DEPECHE MODE – Spirit (2017)
De qui parle-t-on ? :
Trio anglais, actif depuis 1980, composé de Martin Gore, Dave Gahan et Andrew Fletcher.
De quoi parle-t-on ? :
Depeche Mode délaisse la mouvance synthétique sombre de Delta Machine pour revenir à une electropop plus dansante et plus convenue.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Un rythme nettement rehaussé sur certains titres par rapport au lent Delta Machine, mais un ensemble qui permet surtout de battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Cet album comporte quelques tubes plutôt fédérateurs comme Where’s The Revolution, Going Backwards ou So Much Love.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Depeche Mode reste Depeche Mode, quels que soient les avis sur l’album, le succès sera au rendez-vous.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Moins sombre et plus dansante, cette electropop évolue sans encombre dans la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Esprit es-tu là ?
Spirit annonce-t-il le retour du grand Depeche Mode ou vient-il encore une fois nous hanter avec les fantômes d’un glorieux passé ? Aurons-nous enfin le droit de revivre les grands moments de l’industriel Some Great Reward, du sombre Black Celebration, du mainstream Music For The Masses ou du lumineux Violator ou devront nous encore nous contenter de la platitude des décevants Sounds Of The Universe et Delta Machine ?
Le premier single, Where’s The Revolution, jeté en pâture aux fans début février, était plutôt de bon augure et plaçait ce nouvel opus sous les meilleurs auspices. Le morceau d’entame, Going Backwards, dans la même veine confirme d’ailleurs cette tendance et l’espérance d’assister enfin à la renaissance du phoenix de Basildon. Mais la ballade Worst Crime douche très vite nos illusions, cette tiède bluette est une première déception. Scum est un morceau électrique nerveux et tendu qui fait encore illusion. Your Move revisite l’inspiration originelle du combo britannique, le krautrock fabuleux et minimaliste du quatuor allemand Kraftwerk… malheureusement le groupe rend ici une copie bien médiocre. L’ennui commence à pointer le bout de son nez avec l’electro-folk du fade Cover Me. Eternal nous plonge dans une certaine forme d’apathie, mais heureusement ce titre très court est vite balayé par le blues métronomique de Poison Heart. Depeche Mode remet les gaz sur la house de So Much Love, très gros single en devenir. Le trop classique Poorman, le langoureux No More et l’étrange Fail font encore dérailler la musique de Depeche Mode et concluent cet opus sur une note amère.
Il est très difficile de donner un avis objectif sur un groupe que l’on a suivi avec passion pendant presqu’une quarantaine d’années. Prêt à pardonner les moindres écarts ou fermer les yeux sur un album raté, l’inconditionnel, tel le supporter de base, défend bec et ongle son champion sans réel esprit critique… Il faut pourtant se rendre à l'évidence, ce mastodonte de la musique électronique commence sérieusement à être en perte de vitesse. Sounds Of The Universe et Delta Machine annoncaient déjà les prémices d’une fin de règne. Spirit, s’il est certes légèrement supérieur à ses deux prédécesseurs, peine une nouvelle fois à convaincre. Les trop rares fulgurances de cet album ne cachent malheureusement plus le manque d’inspiration de Depeche Mode...