SHANNON WRIGHT – Division (2017)
De qui parle-t-on ? :
Auteur, compositeur et interprète américaine active depuis 1999.
De quoi parle-t-on ? :
Shannon Wright troque sa guitare contre un piano et se met au folk intimiste et ténébreux.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
C’est l’angoisse provoquée par cette musique très lente qui nous sauve de l’endormissement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Shannon Wright n’a jamais réellement produit d’albums immédiatement accessibles, ce nouvel opus très sombre ne déroge pas à cette règle.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Style musical noir et entêtant qui touchera difficilement l’auditeur non initié.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
A l’instar du nouvel album de Jesca Hoop, la musique de Shannon Wright prend une direction intimiste difficile à retranscrire en format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
La prêtresse du noisy-folk américain revient avec un nouvel opus de pop autiste et habitée.
Dans un format proche de ce que Shannon Wright avait réalisé en 2007 sur Left In The Light, ce nouvel album propose un éloge de la lenteur aux atours poisseux et angoissants. Le premier titre éponyme, Division, donne le ton de cette atmosphère aux vapeurs langoureuses et mélancoliques. The Thirst nous plonge plus profondément dans la noirceur, l’ambiance imposée par le petit mouvement au piano et le chant lointain et désenchanté de Shannon Wright fait froid dans le dos. Wayward rehausse à peine cette température glaciale, la voix de la belle retrouve un peu de son intensité et la musique de son allant. La beatbox entêtante, posée sur un fond sonore squelettique et sombre, donne un peu de vie à l’agonisant Accidental. L’intermède Seemingly est une sorte d’instrumental où la musique est quasiment… absente. Il faut attendre une quarantaine de secondes avant d’entendre les premières notes de piano du bien nommé Soft Noise, ballade épurée où Shannon Wright susurre plus qu’elle ne chante. Iodine est l’un des rares morceaux qui met en avant le jeu de guitare de l’américaine… enfin, un jeu dans une version aseptisée et parcimonieuse. L’album se referme sur le magnifique adagio au piano de Lighthouse.
Loin des envolées bruitistes de In Film Sound, Division ouvre un nouveau chapitre minimaliste dans l’histoire déjà prolifique de la native de Jacksonville. Le climat pesant et apathique de ce nouvel opus devrait rebuter tout auditeur normalement constitué, mais l’aura chamanique et le songwriting lumineux de Shannon Wright se chargent de transformer cette indolence malsaine en enchantement.