WAX TAILOR – By Any Beats Necessary (2016)
De qui parle-t-on ? :
Projet solo de l’auteur et compositeur français Jean-Christophe Le Saoût, actif depuis 1992.
De quoi parle-t-on ? :
Cocktail de blues-rock, de trip-hop et de hip-hop old school, secoué à grands coups de beatbox.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Malgré une boite à rythme omniprésente, l’ensemble se complait plutôt dans le mid-tempo.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
La profusion des sons et des ambiances nécessitent une écoute assidue et prolongée.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le style Wax Tailor demeure une discipline singulière qui n’attire pas forcément tous les types d’auditoires.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Des détails de tous côtés, des fausses pistes, des chausse-trappes musicales, rien ici ne supporte la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Il semblerait que 2016 soit l’année du retour en grâce des artistes spécialisés dans le sampling. Après l’album des australiens de The Avalanches que l’on n'attendait plus vraiment, voici que le français Wax Tailor se remet aussi à l’ouvrage avec ce nouveau By Any Beats Necessary.
Sur la pochette de ce nouvel opus, Jean-Christophe Le Saoût arbore fièrement le label « 100% indépendant »… et indépendante, cette musique atypique l’est. Ecrite dans un climat temporel malsain, entre les attentats de Charlie Hebdo et de Nice, elle puise son inspiration dans le blues-rock et la soul de l’autre côté de l’Atlantique, sur la route de Jack Kerouac.
Le blues-rock martyrisé à la beatbox d’I Had A Woman lance ce nouvel opus à la manière d’un Creedence Clearwater Revival. Le trip-hop de For The Worst, magnifié par le chant de la belle Idil, fait un peu retomber l’intensité. Back On Wax nous ramène dans le pré carré habituel du hip-hop sautillant de Wax Tailor. C’est Sara Genn, égérie attitrée de Jean-Christophe Le Saoût, qui colle sa voix sur le langoureux My Burn. Ghostface Killah, membre éminent des mythiques Wu-Tang Clan, et le bristolien Tricky ont aussi compris que le normand était devenu un artiste incontournable de la scène hip-hop, ils viennent donc naturellement prêter main forte à Wax Tailor respectivement sur Worldwide et sur Bleed Away. By Any Beats Necessary, à l’instar de ses prédécesseurs, est donc un disque sans fautes de gout, une succulente curiosité dont il faut absolument se délecter.
Le collage à l’infini d’échantillons de sonorités venant de tous horizons est un exercice particulier qui peut, s’il est mal maitrisé, s’avérer totalement insupportable. Heureusement, Wax Tailor est un expert en la matière, By Any Beats Necessary est le dosage mélodique parfait entre vintage, modernité et originalité.