MIA – Aim (2016)
De qui parle-t-on ? :
Chanteuse anglaise d’origine sri-lankaise, active depuis 2000, cumulant aussi les compétences de productrice, photographe, styliste ou mannequin, de son vrai nom Mathangi Arulpragasam.
De quoi parle-t-on ? :
Rien ne change chez MIA, le mélange de rap, d’electro et de musique traditionnelle sri-lankaise est toujours le cocktail explosif de ce nouvel opus.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Cette boite à rythmes omniprésente alliée aux sonorités traditionnelles et au flow incessant de MIA nous attire sans difficulté vers la piste de danse.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Cette musique, à l’instrumentation toujours aussi débordante, devient malgré tout beaucoup plus mélodique.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
MIA a rendu son electropop plus accessible, plus dansante, Aim devrait donc conquérir un plus large public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Cette musique aux sonorités et aux ambiances multiples part dans tous les sens, il est donc préférable de l’écouter dans un format non compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Opposante reconnue au gouvernement sri-lankais en raison notamment du non respect des droits de l’homme envers le peuple Tamoul, MIA est souvent accusée d’être une terroriste par les sympathisants du pouvoir en place dans l’état insulaire.
Alors oui, MIA est peut-être une terroriste, mais alors une terroriste des sons et des mots, des beats qui cognent, du flow vindicatif et du hip-hop saignant. Sa musique, crossover des genres, mélange de techno, de rap, de pop et de sonorités traditionnelles sri-lankaises, tel un uppercut de Mohamed Ali, frappe très fort. Borders, premier brulot sur l’accueil misérable proposé aux migrants en Europe, confirme que la belle londonienne n’a pas adouci son discours. Aim, malgré le propos acerbe, contient son lot de singles imparables dont Go Off, Bird Song avec Blaqstarr aux platines ou encore Freedun sont les plus évidents porte-drapeaux. MIA se permet même quelques incartades pop plutôt réussies sur Finally et en fin d’album sur Survivor. Les idées si tranchées de MIA peuvent évidemment ne pas rencontrer l’adhésion de nombre d’auditeurs, mais cette amalgame des arpèges et des voix crée une alchimie à la signature unique qu’il serait dommage de ne pas entendre en raison d’un simple désaccord.
Aim est certainement le disque le plus accessible de MIA, mais pour notre plus grand plaisir il demeure un patchwork orgiaque et jubilatoire de musiques urbaines et de culture altermondialiste.