A la fin de la dernière saison télé, quand j'ai appris qu'Antoine de Caunes revenait sur l'antenne de Canal à la tête du Grand journal, j'avoue ne pas avoir boudé mon plaisir. Tout de suite sont remontés les souvenirs de Nulle part ailleurs et les interventions du trublion et de son comparse José Garcia, à l'époque où "l'esprit Canal" voulait peut-être dire quelque chose. 

Après un été où l’on a tout entendu sur ce retour, en passant par le scepticisme, jusqu'à la polémique de certains et par le fol espoir de beaucoup d'autres, est arrivée enfin cette nouvelle mouture du Grand journal.

Alors bien sur, on attendait beaucoup de nouvelles choses qui… malheureusement ne sont pas encore au rendez-vous. On a toujours droit à ces premières parties "politique" un peu, voire franchement, ennuyantes, seulement transcendées par les trop courtes apparitions de la Sublissime Doria Tillier. Les deuxièmes parties plus "people", relèvent un peu le niveau grâce à l'humour toujours aussi décapant d'Antoine et quelques séquences savoureuses comme Pendant ce temps et bien sur les Guignols.

Mais la plus grande crédibilité de cette émission, qui m'a toujours incité à la regarder, c'est le live en plateau presque quotidien. Canal a une longue histoire avec la musique et surtout dans la sélection des artistes. Avec Antoine de Caunes déjà, à l'époque de NPA, et avec le dénicheur de talents Stéphane Saunier à la tête de la programmation musicale, il était plus facile d'attirer les nouveaux talents, représentants souvent les nouveaux courants. Mais encore fallait-il avoir l'audace, à une heure de grande écoute, de prendre le pari insensé de laisser jouer en direct des groupes dont la plupart étaient quasiment inconnus en France. NPA avait lancé cette nouvelle mode, recevant tous les jours les meilleurs des nouvelles scènes, se payant, au passage, une ribambelle de grands moments de l'histoire de la télévision : Bowie, Prince, Bjork, Oasis, Radiohead, … Plus tard, à l'origine du Grand journal, Michel Denisot avait relancé cette tendance par l'entremise de la DJ Tania Bruna-Rosso, mais déjà la fréquence n'était plus quotidienne, s'espaçant dans le temps jusqu'à devenir très épisodique, voire anecdotique, en fin de saison dernière.

La vraie différence entre cette nouvelle saison et les précédentes, est la présence d'Antoine de Caunes,  vrai passionné de musique et grand adorateur de Bruce Springsteen devant l'éternel. Là où Denisot tolérait les live sans vraiment être un passionné, Antoine lui, mange, respire, transpire la musique. En à peine un mois, la fréquence de programmation s'est intensifiée et on a déjà partagé quelques grands moments télévisuels comme les passages d'artistes en devenir, London Grammar, Stromae ou Lorde, la fantastique prestation de la pimpante Janelle Monae, La provocation un peu orchestrée de Miley Cyrus ou les performances d'artistes confirmés comme Franz Ferdinand ou Arctic monkeys.

Voilà, on pourra, à tort ou à raison, dire ce qu'on veut sur cette version 2.0 du Grand journal, mais il y a une chose qui est certaine, le retour d'Antoine de Caunes permettra aux fans de rock de vivre de beaux et grands moments musicaux. C'est pour cette raison que je souhaite au "petit scarabée" une très longue collaboration dans cette nouvelle variante de la quotidienne de Canal.