DRY CLEANING – Stumpwork (2022)
De qui parle-t-on ? :
Groupe anglais, actif depuis 2018, emmené par la chanteuse Florence Shaw, accompagnée des musiciens Lewis Maynard, Nick Buxton et Tom Dowse.
De quoi parle-t-on ? :
Le groupe perd le côté fougueux de son premier opus et gravite aujourd’hui dans un post-punk eighties et monocorde construit pour magnifier le spoken word extraordinaire de Florence Shaw.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Un rythme uniforme et downtempo qui incite surtout à battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Le flow intarissable de Florence Shaw ne s’appréhende que sur la durée.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Ce mode de chant parlé, s’il peut paraitre pour certains assez impressionnant, n’est pas du goût de tous les publics.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
Sur ce style musical assez binaire, la voix de Florence Shaw en impose suffisamment pour résister aux attaques de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Le sublime New Long Leg nous l’avait déjà laissé supposer, mais le monocorde Stumpwork le confirme, l’association Dry Cleaning n’est là que pour glorifier la voix chaude et rauque de la divine Florence Shaw.
Avec ce phrasé nonchalant et profond, la Chrissie Hynde des temps modernes irradie d’emblée le post-punk minimaliste d’Anna Calls From The Arctic. Il y a d’ailleurs un petit quelque chose des Pretenders dans la sécheresse rock mélodique de Kwenchy Kups, de Gary Ashby ou de Conservative Hell. Mais derrière le spoken word lancinant et les arpèges monotones de Driver’s Story, de Hot Penny Day ou de Don’t Press Me, se cache surtout l’influence de Mark E. Smith et de ses légendaires The Fall. Seule ombre au tableau, les petites histoires du quatuor londonien, racontées sur un tempo sans réelle variation et une intensité rock modérée, se déclinent en onze morceaux qui donnent parfois la drôle d’impression de n’en faire qu’un seul…
Moins surprenant et moins original que le puissant New Long Leg, le répétitif Stumpwork demeure toutefois un bon album de rock. Mais un sentiment trouble plane sur ce second opus, si nous sommes à peu près certains d’entendre parler de Florence Shaw pendant encore très longtemps, nous ne savons en revanche si la carrière des Dry Cleaning résistera à une telle omniprésence…