De qui parle-t-on ? :

Association de l’américain Noah Benjamin Lennox, alias Panda Bear, chanteur et musicien des Animal Collective, et de l’anglais Peter Kember, alias Sonic Boom, autrefois coleader des fantasques Spacemen 3 et aujourd’hui producteur émérite.

De quoi parle-t-on ? :

Les deux acolytes explorent le pop-rock guilleret et élémentaire du début des années 60.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Une bonne moitié de l’album provoque une intense envie de mouvement.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Le duo honore la fluidité harmonique qui imprégnait les mélodies du début des sixties. 

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Dans les années 60, cet album aurait déchainé les foules.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé

Pop-rock ciselé et rudimentaire qui n’a que faire des contraintes de la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)

-          Il tourne en boucle sur ma platine

Dans notre imaginaire, la collaboration de membres influents des Américains d’Animal Collective et des regrettés Britanniques de Spacemen 3 devait nous entraîner vers l’étrangeté harmonique, mais bizarrement, Panda Bear & Sonic Boom avec Reset nous transportent plutôt au cœur des années 60, à l’heure du surf rock affectionné par les grandissimes Beach Boys.

Loin du feu d’artifice psychédélique présumé, Noah Lennox et Peter Kember revisitent les voies du pop-rock naïf autrefois adulé par la jeunesse des sixties. La déception aurait pu être à la hauteur de cette « simplicité » musicale, mais dès les premières notes de la pop primesautière de Gettin’ To The Point et de son entame empruntée au Three Steps To Heaven du légendaire Eddie Cochran, la lumière irradie notre espace sonore. Les néo-portugais samplent ainsi brillamment les héros anglosaxons des années 60. Le Give It To Me des bouillants Troggs sur le single Go On, le Save The Last Dance For Me des Drifters sur le doo-wop de Livin’ In The After, le Love Of My Life des Everly Brothers sur le langoureux Danger, ou encore l’imparable Denise des Randy & The Rainbows sur le solaire Edge Of The Edge. L’ensemble souffre fatalement d’une certaine homogénéité mélodique mais, à l’instar du radieux final Everything’s Been Leading To This, est magnifié par les boucles électro-acoustiques et le talent vocal hors pair des deux compères de longue date.

Sans grande prétention, le travail à quatre mains de Panda Bear & Sonic Boom sur le joyeux Reset est un excellent remède contre la morosité.