DRAGON RAPIDE – Mumbo Jumbo (2021)
De qui parle-t-on ? :
Trio français composé de Sylvain, pour le chant et la guitare, et des musiciens POG et Jimmy pour la section rythmique.
De quoi parle-t-on ? :
Le noisy-rock lo-fi du premier album laisse aujourd’hui la place à un style pop-rock plus délicat et plus calibré.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le tempo est certes enlevé, mais le style musical incite surtout à battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Pop-rock millimétré qui devrait plaire aux radios spécialisées.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Espérons qu’avec cet album plutôt avenant, le trio auvergnat sortira de l'anonymat.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Quelques efforts de production et un attelage rock assez classique qui autorisent l’usage de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Tout en cultivant une nouvelle fois l’esprit du rock indépendant anglo-saxon, les Français de Dragon Rapide produisent avec Mumbo Jumbo une essence musicale plus épurée et plus raffinée.
Le trio clermontois desserre aujourd’hui fortement l’étreinte du noisy-rock lo-fi apposée sur le très bon See The Big Picture. Pour symboliser cette libération harmonique, le combo auvergnat reprend le Lost In Space de la sublime Aimee Mann, ancienne chanteuse des ‘Til Tuesday, il est vrai plus proche de la pop caramélisée que du rugueux shoegazing. Les inspirations sont évidemment toujours très nombreuses, même s’il ne faut plus les chercher du côté nord-américain des Pavement ou des Built To Spill. Les notes graciles de Talk To Me/Don’t Talk To Me, du langoureux Your Scar ou du rock bubblegum de Ghost, de Full Moon-Odissey Part II et de A-OK, s’envolent maintenant plutôt vers les iles britanniques, dans le sillage du rock pastoral des Thrills ou des divins The Coral.
Les Dragon Rapide n’ont certes pas encore trouvé leur identité propre, mais l’interprétation sans faille de l’excellent Mumbo Jumbo permet de gommer, au moins pour un temps, ce léger problème d’originalité.