De qui parle-t-on ? :

Groupe américain, actif depuis 2002, centré autour de sa tête pensante Jamie Stewart, accompagné aujourd’hui de la seule claviériste Angela Seo.

De quoi parle-t-on ? :

Le duo injecte une dose de mélancolie et de chaleur harmonique dans son rock expérimental.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Le duo alterne toujours les ambiances paisibles et tempétueuses, mais favorise aujourd’hui un peu plus le tempo de la ballade.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Comme à chaque fois avec les Xiu Xiu, l’envie à la première écoute est de jeter l’album par la fenêtre.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Musique beaucoup trop « particulière » pour une très grande partie du public.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé 

La touche de spleen souligne la beauté harmonique et empêche de facto la compression de ce millefeuille sonore.  

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine (9)

Avant de se lancer dans la critique d’un album de Xiu Xiu, il est bon d’essayer de comprendre dans quels délires harmoniques le duo de San José veut nous entraîner. La mélancolie étrange de Oh No s’inscrit une nouvelle fois dans cette démarche musicale tortueuse... et finalement gargantuesque.

Avec l’aide de la new-yorkaise Sharon Van Etten, l’album démarre dans la douceur et dans l’enchantement de la ballade Sad Mezcalita. La beauté du spleen se répand encore sur les sublimes I Cannot Resist et The Grifters. Jamie Stewart et Angela Seo ont invité à leur orgie musicale quelques convives de renom, Owen Pallett, Twin Shadow, les Shearwater ou encore la barrée Chelsea Wolfe, mais c’est pourtant dans les boucles extraordinaires du grand absent Ryan Lott et de ses immenses Son Lux que la similitude harmonique semble la plus évidente. Sur le single Rumpus Room, Angus Andrew, autre déjanté notoire de l’indie-rock américain, impose les arpèges de ses fantasques Liars. Le combo californien nous égare parfois, sur le psychédélique Goodbye For Good, dans le magma sonore de One Hundred Years, ou encore dans les méandres tourmentés de A Classic Screw, mais fait aussi quelques concessions mélodiques avec la pop curieusement « normale » de Knock Out ou de A Bottle Of Rum.

L’esprit torturé de Jamie Stewart fait une nouvelle fois des merveilles. Après l’incompréhensible Girl With Basket Of Fruit, le superbe Oh No remet un peu d’ordre dans le désordre baroque savamment élaboré par les extravagants Xiu Xiu.