JAY-JAY JOHANSON – Rorschach Test (2021)
De qui parle-t-on ? :
Auteur, compositeur et interprète suédois, actif depuis 1996.
De quoi parle-t-on ? :
Toujours ce chant de crooner extraordinaire, très proche de celui du légendaire Chet Baker, apposé sur des rythmes jazzy, pop et folk mâtinés de boucles synthétiques.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le tempo synthétique de ces morceaux incite souvent à battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Si l’on peut trouver quelques défauts à l’approche mélodique du suédois, celui du dysfonctionnement harmonique n’en fait clairement pas partie.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le suédois n’a malheureusement pas eu la carrière qu’il aurait mérité, ses mélodies sont pourtant taillées pour le plaisir collectif.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
Est-ce qu’il viendrait à l’idée d’un auditeur averti de compresser la voix de Frank Sinatra ou de Chet Baker ?
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
La formule du crooner electro, si surprenante sur le sublime Whiskey, avait avec le temps un peu perdu de sa saveur. Mais avec l’excellent Rorschach Test, le suédois Jay-Jay Johanson attise à nouveau les braises de sa flamme créatrice.
Dans ce nouveau melting-pot musical plutôt hétéroclite, une seule règle semble immuable, la plongée de l’auditeur dans les dédales tourmentés du spleen. Le chant délicat et toujours aussi profond du frêle scandinave enchante le trip-hop lascif du superbe Romeo et du langoureux Why Wait Until Tomorrow, la bossa nova céleste de Vertigo, la ballade biblique Amen, ou encore le R’n’B d’I Don’t Like You. Si la seconde partie de ce treizième album studio retrouve un semblant d’allant rythmique, notamment sur la pop divine de When Life Has Lost Its Meaning et sur le jazzy Cheetah, rien ne vient ici troubler la propension récurrente du natif de Trollhättan pour la très grande mélancolie.
Coupable d’avoir trop longtemps laissé sa discographie en pilotage automatique, Jay-Jay Johanson, avec le très réussi Rorschach Test, reprend brillamment en main les rênes de sa carrière.