Séance De Rattrapage 2020
L’année 2020 étant maintenant terminée, il est temps de se rattraper aux branches de quelques albums oubliés par le blog, soit par manque de temps, soit en raison de découverte tardive.
Voici donc une petite séance de rattrapage, malheureusement non exhaustive, de certains de mes « grands ratés » de l’année…
OKLOU – Galore (2020)
Premier opus à avoir échappé à notre vigilance, Galore, le recueil de R’n’B crépusculaire concocté par la poitevine Marylou Mayniel.
Derrière son alias Oklou, la française, toujours sous le sceau de la langueur, manipule à merveille les boucles synthétiques. Le chant tout à la fois suave et frêle de la belle illumine la ballade Fall ou la pop de God’s Chariots, et confère à cet album en forme de mixtape un air de très grande réussite.
ONEOHTRIX POINT NEVER – Magic Oneohtrix Point Never (2020)
Projet solo du new-yorkais David Lopatin, Oneohtrix Point Never ancre sa fabuleuse orgie électronique dans les mêmes eaux que les harmonies divines des américains de Son Lux.
Magic Oneohtrix Point Never est un enchevêtrement d’arpèges radieux et étranges assemblés pour constituer la bande son synthétique de nos rêves les plus doux.
SOPHIA – Holding On / Letting Go (2020)
Rescapé des furieux The God Machine, Robin Proper-Sheppard a opéré, avec son groupe Sophia, une lente mutation vers un rock plus apaisé et beaucoup plus musical.
Sur Holding On / Letting Go, septième album studio, l’américain atteint justement l’équilibre parfait entre évolution et puissance mélodique.
PORRIDGE RADIO – Every Bad (2020)
Le quatuor aux trois quarts féminins de Brighton, Porridge Radio, distille son énergie rock sur un sublime second opus, Every Bad.
Toujours emmené par le chant fervent et habité de Dana Margolin, le combo britannique explore un spectre mélodique assez large qui va du noisy-rock jusqu’à la pop, en passant par la britpop et le post-punk des années 80.
PHOEBE BRIDGERS – Punisher (2020)
Sur son second opus, Punisher, la californienne Phoebe Bridgers étend la mélancolie de sa folk-music au domaine de la pop.
Derrière le chant toujours fragile de l’américaine, se dévoilent les mélodies solaires des tubes Kyoto et Garden Song, ou de l’orgiaque I Know The End. La langueur folk est certes toujours le fil rouge de ce deuxième album, mais une évolution vers des horizons plus radieux semble maintenant promise à la jeune Phoebe Bridgers.
YVES TUMOR – Heaven To A Tortured Mind (2020)
L’américain Sean Bowie, alias Yves Tumor, dynamite son soul-rock synthétique et expérimental sur un quatrième opus extraordinaire, Heaven To A Tortured Mind.
S’il est un album qui porte bien son nom, le nouvel exercice du natif de Miami est à n’en pas douter celui-ci. Maitre dans l’art de la dissonance et du psychédélisme, avec Heaven To A Tortured Mind, l’américain œuvre aussi bien dans la sphère du supplice mental que dans celle de la félicité harmonique.
RVG – Feral (2020)
Venu de la lointaine Australie, RVG est un groupe de rock indépendant pur jus. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous, même si le lumineux second opus du combo, Feral, tant à prouver le contraire.
Le quatuor de Melbourne, emmené par la voix de l’androgyne Romy Vager, expose en dix chansons sa maîtrise d’un rock mélodique et intense tel que le pratiquait les Psychedelic Furs ou les Echo & The Bunnymen dans les années 80.
SAULT – Untitled (Black Is) & (Rise) (2020)
2020 année noire, noire comme les pochettes des deux albums des britanniques de Sault, Untitled (Black Is) et (Rise).
Diptyque pamphlétaire contre les violences policières faites aux noirs, cet ensemble est un mélange sombre et extraordinaire de R’n’B, de soul, de hip-hop et de gospel. Emmené par le producteur britannique Dean Josiah Cover (Inflo), le projet Sault est magnifié par les voix de la soulwoman Cleo Sol et de la rappeuse américaine Melissa Young, alias Kid Sister.