IDLES – Ultra Mono (2020)
De qui parle-t-on ? :
Quintette anglais, actif depuis 2011, composé de Joe Talbot, Mark Bowen, Adam Devonshire, Lee Kiernan et Jon Beavis.
De quoi parle-t-on ? :
Le style ne change guère, le groupe explore toujours les voies les plus sauvages du punk-rock et du post-punk.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Punk-rock mené tambour battant qui incite à la vindicte et à la pratique du pogo.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Il semble que la musicalité gagne un peu de terrain, mais la fureur ambiante impose toujours moult écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Bien que la fanbase du combo soit aujourd’hui pléthorique, ce style musical n’est toujours pas à mettre entre toutes les oreilles.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La violence harmonique souffre peu des turpitudes de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine (9)
Les Idles nous avaient déjà habitué à partager leur gout immodéré pour la baston, les britanniques nous mettent à nouveau une grande claque dans la gueule avec le supersonique Ultra Mono.
L’expression « battre le fer tant qu’il est chaud » prend tout son sens dans la fournaise rock du quintette bristolien. Trois albums en à peine quatre ans, le combo ne semble pas perturbé par l’idée de distiller encore son ultra violence harmonique. Dans la multitude infinie de groupes de rock qui peuplent la planète, quels critères permettent aujourd’hui de séparer le bon grain de l’ivraie ? La puissance addictive de la percussion et la maitrise métronomique et furieuse du tempo sont les armes de destruction massive des Idles.
Derrière le chant toujours véhément et hâbleur de Joe Talbot, les britanniques appliquent d’emblée la politique de la terre brûlée avec le surpuissant et bien nommé War. La langueur poisseuse du single Grounds offre un court répit avant que la sauvagerie rock ne reprenne le pas sur les brûlots Mr. Motivator et Anxiety. Kill Them With Kindness prouve que les bristoliens se sont un peu assagis… demander de la gentillesse dans la manière d’assassiner est en quelque sorte une marque d’affection. Sur le surprenant Ne Touche Pas Moi, sûrement lié à une mauvaise expérience dans un pays francophone, Joe Talbot et la poitevine Camille Berthomier, alias Jehnny Beth, déversent leur bile dans la ferveur du punk-rock. Après avoir encore semé la désolation sur Model Village ou sur Reigns, les Idles prennent eux-mêmes le contrôle du retour au calme avec le post-punk de The Lover et surtout sur le sublime A Hymn. Le groupe est décidément polyglotte, après avoir utilisé la langue de Molière, c’est sur celle de Goethe qu’il referme cet opus en remerciant tout le monde sur le brûlant Danke.
Après Brutalism, chef-d’œuvre initial, et Joy As An Act Of Resistance, album très au-dessus de la moyenne, les Idles entrent déjà dans la légende du punk-rock avec les arpèges lumineux et belliqueux de l’explosif Ultra Mono.