EN ATTENDANT ANA – Juillet (2020)
De qui parle-t-on ? :
Groupe français, actif depuis 2015, emmené par la chanteuse et musicienne Margaux Bouchaudon, accompagnée de la trompettiste Camille Fréchou, du guitariste Maxence Tomasso et d’Adrien Pollin et Antoine Vaugelade à la section rythmique.
De quoi parle-t-on ? :
Dans la continuité de Lost And Found, le style noisy-pop mélodique puise toujours son inspiration dans le travail des furieuses britanniques d’Electrelane, des mythiques écossais de The Pastels ou encore des suédois de The Wannadies.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Album sous apnée mené tambour battant sans palier de décompression et sans pause respiratoire.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
A l’instar du premier opus, le combo cultive une nouvelle fois son sens de l’harmonie.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Malgré l’extrême musicalité, le style bruitiste mené à grande vitesse est loin d’être l’apanage du grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Le style monocorde et puissant ne fait pas spécialement dans la dentelle et se fond bien dans le moule de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
L’indie-rock bouillant de Juillet, second opus des parisiens d’En Attendant Ana, est certainement l’un des vecteurs du réchauffement climatique, son ambiance caniculaire se répand à la vitesse de la lumière sur le premier mois de cette nouvelle année 2020.
Dès les premières notes du tonitruant Down The Hill le combo hexagonal appuie à fond sur la pédale de l’accélérateur et ne relèvera le pied qu’en toute fin de ce nouvel opus. Si Juillet parait plus structuré et plus homogène que l’initial Lost And Found, il conserve cette approche tout à la fois furieuse et harmonique chère à deux légendes du rock indépendant au féminin, les fantastiques Electrelane et The Organ. Le chant suave et mélodieux de Margaux Bouchaudon et la trompette de Camille Fréchou apportent la petite touche de légèreté et de clarté indispensable au magma de noisy-rock un brin viril des puissants Do You Understand ?, Somewhere And Somehow, Flesh Or Blood et Enter My Body.
En Attendant Ana reprend le flambeau d’un rock sans concession et mélodique aujourd’hui fortement délaissé par les artistes anglosaxons. S’il ne brille pas par son originalité, Juillet impressionne par la justesse de ses arpèges et par la ferveur de son interprétation, et offre un avenir radieux au quintette de l’île de France.