La Hotte Aux Trésors (2019)
Avant d’abuser en famille de mets beaucoup trop caloriques, de souffrir de crise de foie à force d’ingérer des chocolats et d’arroser le tout d’alcools divers et variés, il est, en ces temps de fêtes de fin d’année et accessoirement de grande consommation, un passage obligé : l’achat des cadeaux de Noël. Si l’exercice s’avère souvent être un casse-tête, voici pour ceux que la musique « un peu différente » enchante, quelques bonnes idées harmoniques capables de satisfaire les oreilles les plus intransigeantes.
HAPPY MONDAYS – The Early EP’s (2019)
Qui a un jour vu les Happy Mondays en concert n’a pu oublier cette expérience unique. Rythmés par la danse infernale de l’infatigable Bez, ces prestations scéniques orgiaques fleuraient bon la sueur et la démence.
Retrouver aujourd’hui Shaun Rider et ses acolytes le temps de la réédition (en vinyle uniquement) des quatre premiers EP du combo de Manchester est donc un plaisir indispensable qu’il ne faut surtout pas bouder. Sortis entre 1986 et 1988, cette dizaine de titres rappellent à quel point la musique des instigateurs du mouvement Madchester a marqué son époque.
IDLES – A Beautiful Thing : IDLES Live At Le Bataclan (2019)
Les furieux britanniques de Idles nous proposent une grande baffe en guise de cadeau de Noël. Le combo de Bristol enferme sa violence musicale dans un album live percutant et époustouflant.
Enregistré au Bataclan, lieu malheureusement ô combien symbolique aujourd’hui, ce double album de plus d’une heure vingt reprend une très grande partie des titres des deux premiers opus du quintette. Ceux qui préfèrent la fournaise et la baston plutôt que la froideur climatique et la gaieté un peu forcée de ces temps de fêtes se délecteront de la brutalité harmonique du harangueur Joe Talbot et de ses acolytes.
YANN TIERSEN – Portrait (2019)
Quelques mois à peine après la sortie du sublime All, le brestois Yann Tiersen présente Portrait, relecture mélancolique et épurée de son histoire discographique.
De La Valse Des Monstres (1994) jusqu’à All (2019) aucun album n’est oublié dans cette compilation. Les grandes heures du breton évidemment avec Monochrome tiré de Le Phare et La Comptine D’un Autre Été de la bande originale d’Amélie Poulain, mais aussi les moments plus intimes d’EUSA, Porz Goret, ou d’Infinity, Grønjørd. Cette réinterprétation dépouillée (agrémentée tout de même de trois nouveaux titres), le plus souvent magnifiquement et simplement jouée au piano, apporte un nouvel éclairage sur le répertoire du divin finistérien.
TOY – Songs Of Consumption (2019)
Qui l’eût cru ? Le temps d’un album de reprises, Songs Of Consumption, les britanniques de TOY délaissent leur rock psychédélique seventies adoré pour s’abandonner aux plaisirs coupables de l’electropop.
Le combo de Brighton revisite à sa manière synthétique et eighties huit standards venus de divers horizons, le garage-rock des furieux Stooges sur Down On The Street, la chanson française du grand Serge Gainsbourg sur Lemon Incest, le disco de l'intrigante... Amanda Lear sur Follow Me ou encore la synthpop du Always On My Mind version Pet Shop Boys. Tant de mélanges contre nature auraient pu s’avérer indigestes, mais le talent et la science harmonique des TOY transforment cet ovni anachronique en réelle réussite.
BELLE & SEBASTIAN – Days Of The Bagnold Summer (2019)
Qui mieux que les graciles écossais de Belle & Sebastian pouvaient mettre en musique la bande originale d’un film abordant le thème de la détresse adolescente ?
Composé de onze nouveaux titres et de deux standards du groupe, Get Me Away From Here I’m Dying issu du sublime If You’re Feeling Sinister et I Know Where The Summer Goes tiré de l’EP This Is Just A Modern Rock Song, Days Of The Bagnold Summer ressemble à s’y méprendre à un nouvel album officiel. Dans le sillage de l’entraînant single Sister Buddha, ce nouvel essai est un sommet de pop mélancolique et délicate digne des meilleurs moments du combo de Glasgow.