L’Echoppe Des Délices Oubliés (2018)
LIZ PHAIR – Girly Sound To Guyville : The 25th Anniversary Box Set (2018)
Pour fêter le vingt-cinquième anniversaire du chef d’œuvre de l’américaine Liz Phair, Exile In Guyville, Matador Records voit les choses en grand.
Non content de simplement rééditer cet album d’anthologie, le label new-yorkais compile aujourd’hui les cassettes Girly-Sounds Songs que l’américaine distribuait elle-même sous le manteau avant de connaitre le succès. Si ces morceaux autoproduits, longtemps objets de désir des bootleggers, souffrent parfois de la comparaison avec les pépites d’Exile In Guyville, ils furent malgré tout une formidable rampe de lancement pour la carrière de la native de New Haven.
Exile In Guyville, album mythique s’il en est, porté par ses deux puissants singles Never Said et Stratford-On-Guy, consacra Liz Phair au rang de divinité de l’indie-rock. Il suffit de regarder aujourd’hui la bonne place de cet opus dans la pléthore de classements des plus grands albums de l’histoire du rock pour s’en convaincre.
Après quelques réalisations médiocres et une activité moins soutenue, le rayonnement de Liz Phair est de nos jours malheureusement moins étincelant, replongeons-nous alors sans retenue dans le temps, à l’époque où la belle américaine composait tout simplement un pan de la légende du rock.
SALAD – The Lost Album Vol. 1 (2018)
Il fut autrefois un temps où les filles de Lush, d’Elastica, d’Echobelly, de Sleeper ou autre Drugstore imposaient leur dictat à la scène rock britannique. C’était les nineties, les heures de gloire de la britpop et le chant du cygne de l’instrumentation rock « classique ».
Au mitan des années 90, la néerlandaise Marijne van der Vlugt, à la tête du combo londonien Salad, était membre à part entière de ce clan d’Amazones du noisy-rock. Composées à la même époque que celles des opus officiels (et oubliés) Drink Me et Ice Cream, les quatorze mélodies de The Lost Album Vol. 1 ravivent aujourd’hui nos plaisirs shoegaze les plus inavouables.
Ce post-punk brulant et corrosif, habilement compilé et exhumé de l’au-delà, est l’héritage foudroyant et incontournable de ce quatuor britannique à la carrière beaucoup trop fulgurante.
BLACK BOX RECORDER – Life Is Unfair (2018)
Intéressons-nous pour finir au coffret regroupant l’intégrale des réalisations du combo britannique Black Box Recorder. Rappelons que la divine Sarah Nixey au chant et l’ancien batteur des Jesus And Mary Chain, John Moore, accompagnaient à la fin du siècle dernier et au début de celui-ci le mentor de ce trio, Luke Haines, créateur et leader en d’autres temps des mythiques Auteurs.
Life Is Unfair contient donc les trois albums officiels du groupe, un disque de raretés et de remix intitulé, actualité oblige, BBRexit, un DVD concert et quelques goodies inutiles qui n’intéresseront que les fans invétérés du trio.
Ceux qui possèdent déjà England Made Me, The Facts Of Life et Passionoia, n’ont franchement, si ce n’est pour une quelconque collection, aucun besoin d’acquérir ce coffret. Ceux par-contre qui veulent découvrir cette synthpop eighties arty et ce dépouillement folk lumineux, magnifiés par la voix suave et sublime de Sarah Nixey, doivent se procurer ce testament discographique au plus vite.
Remercions donc le label londonien One Little Indian et certainement Luke Haines de remettre au goût du jour le travail de ce combo malheureusement trop vite oublié.