JOHNNY MARR – Call The Comet (2018)
De qui parle-t-on ? :
Musicien et chanteur anglais, actif depuis 1982, évidemment guitariste et co-leader dans les années 80, avec Steve Morrissey, des légendaires The Smiths.
De quoi parle-t-on ? :
Rock conventionnel et enlevé, dans le style britannique de la fin du siècle dernier.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
L’heure de la sagesse n’est pas encore venue, le cinquantenaire Johnny Marr n’a pas perdu sa folle envie d’appuyer sur l’accélérateur.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
L’intensité rock n’altère pas les aptitudes harmoniques du natif de Manchester.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Malgré un indéniable savoir-faire mélodique, cette fournaise rock ne sera pas à mettre entre toutes les oreilles.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Rock racé et léché qui ne souffrira guère des turpitudes de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Longtemps éclipsé par l’aura rayonnante et omniprésente de Steve Morrissey, l’on aurait presque oublié que Johnny Marr fut aussi l’un des moteurs créatifs des immenses Smiths.
Plus discret depuis la séparation du combo mancunien que le divin Moz, le guitariste britannique avait depuis lors distillé ses accords de guitare, disons-le dans une certaine indifférence, en solo ou dans quelques obscures formations, notamment avec The The, Electronic ou encore Modest Mouse.
C’est dire si le retour aujourd’hui en solitaire de cette légende des années 80 aurait presque pu passer inaperçu. Mais Johnny Marr n’est pas un artiste tout à fait comme les autres, à l’instar de ce qu’il démontra autrefois, il transforme en or les arpèges de ce nouvel opus. Dans un format rock des plus conventionnels, il concocte quelques mélodies bien senties, taillées pour époumoner les amateurs de fluidité musicale et de fredonnement. Le puissant et addictif Rise pose d’emblée les bases de cette musique aux accents très britanniques. Les brulants The Tracers et Hey Angel font encore monter d’un cran l’intensité rock de ce nouvel album. Il faut attendre Hi Hello et Day In Day Out pour enfin effleurer les aptitudes pop de Johnny Marr… et New Dominions pour découvrir la bizarrerie electro-rock de Call The Comet. Ces douze plages incontournables suffisent donc à remettre en lumière l’un des artistes majeurs de la scène rock eighties.
Il était temps pour Johnny Marr de sortir enfin de l’ombre trop prégnante de Steve Morrissey. Le style musical très « entendu » de cet album interdira certainement à Call The Comet de s’élever au rang de chef-d’œuvre, mais l’intensité et l’efficacité impulsées par le talent du natif de Manchester, entraineront certainement cette production dans les bilans honorifiques de cette année 2018.