WEAVES – Wide Open (2017)
De qui parle-t-on ? :
Groupe canadien, actif depuis 2013, composé de la chanteuse Jasmyn Burke et des musiciens Morgan Waters, Spencer Cole et Zach Bines.
De quoi parle-t-on ? :
Même s’il en reste quelques réminiscences, le propos est moins noisy que sur le premier opus du groupe, la pop s’invite même très largement sur ces nouvelles mélodies.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Ensemble très enlevé qui peut fortement inciter au mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
L'abandon de la saturation phonique favorise largement la fluidité mélodique.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Deux singles fédérateurs, #53 et Walkaway, mais aussi quelques relents psychédéliques et noisy qui refroidiront vraisemblablement les ardeurs du grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Cette voix hors-normes et les variations d’ambiances très fréquentes interdisent formellement la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Une année seulement après avoir délivré un premier album aux intonations noisy et brouillonnes, la truculente Jasmyn Burke et ses trois acolytes de Weaves élargissent considérablement leur spectre musical sur un second exercice magistral.
Le single #53 lance Wide Open dans un style de power-pop décidemment très appréciée au Canada, les New Pornographers et les Broken Social Scene en sont par exemple très friands. La voix extraordinaire de Jasmyn Burke, très en retrait sur un premier opus aux arpèges trop bruyants, rayonnent ici de mille feux. Cette chaleur et ce ton un peu grave nous fait parfois penser à l’inimitable Tunde Adebimpe, chanteur des immenses TV On The Radio. Dans sa structure musicale, Slicked rappelle d’ailleurs aussi les schémas fantasques du quatuor new-yorkais. Law And Panda puise son inspiration lumineuse dans le post-punk eighties des mythiques B-52’s. Walkaway, autre énorme single de cet album, se chargera vraisemblablement de rassembler les masses. Après l’interlude Motherfucker, le groupe revient alors à ses délires bruitistes et psychédéliques, l’explosif Scream et le crescendo orgiaque de Puddle résument à eux seuls la folie harmonique du combo de l’Ontario.
On l’aura compris, Wide Open est une vraie réussite et oriente les projecteurs du succès sur la carrière des originaires de Toronto.