THE JESUS AND MARY CHAIN – Damage And Joy (2017)
De qui parle-t-on ? :
Groupe écossais, actif dans un premier temps de 1983 à 1999 puis reformé depuis 2007, mené évidemment par les frères Reid, Jim et William, accompagnés de Brian Young, Scott Von Ryper et Mark Crozer.
De quoi parle-t-on ? :
Les précurseurs du son shoegaze reviennent avec un rock proche de celui de leur dernier album sorti en 1998, Munki.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Album de rock endiablé qui permet aisément le mouvement et la pratique du air-guitar.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Le petit fond noisy encore présent sur cet opus n’altère pas la puissance mélodique du songwriting des frères Reid.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Les titres Black And Blues, All Things Pass ou Amputation, pour ne citer que les plus évidents, pourraient connaître un assez large succès populaire.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Ces morceaux très harmonieux, malgré leurs réminiscences bruitistes, s’adaptent plutôt bien à la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Entre la sauvagerie bruitiste et lumineuse du premier album Psychocandy et le rock « aseptisé » plus convenu du dernier exercice en date, Munki, quel Jesus And Mary Chain allait on retrouver après dix-neuf longues années d’absence sur ce nouveau Damage And Joy ?
Les pionniers du mouvement shoegazing choisissent de prolonger le travail mélodique entamé sur Munki comme si de rien n’était, comme si ce laps de temps interminable n’avait jamais existé. Il fête dignement leur retour en nous offrant quatorze titres pour une bonne cinquantaine de minutes de revival post-punk.
Amputation démarre avec cette petite saturation noisy que nous avons tant adoré, mais ce morceau est avant tout un single entrainant extrêmement efficace. War On Peace confirme que le groupe lorgne aussi du côté de la pop, même si le final en trombe est une tuerie rock du plus bel effet. The Jesus And Mary Chain alignent alors les tubes shoegaze les uns derrière les autres, All Things Pass, Always Sad, Song For A Secret, The Two Of Us, Presidici ou encore Facing Up To The Facts feront à n’en pas douter les beaux jours des radios spécialisées. Au centre de cette intensité rock, les écossais placent intelligemment la ballade Los Feliz, palier salutaire de décompression dans ce magma mélodique incandescent. Depuis qu’elle est en couple avec Zachary Cole Smith, le leader des excellents DIIV, il semblerait que Sky Ferreira adore se frotter au gratin du rock indépendant, après sa collaboration avec Bobby Gillespie et ses Primal Scream sur le récent Chaosmosis, elle vient prêter main forte aux frères Reid sur l’enjoué Black And Blues. Si la théorie de l’évolution ne semble pas avoir atteint les originaires d’East Kilbride, Damage And Joy entérine malgré tout un retour réussi et la réconciliation, enfin, de Jim et William Reid.
Damage And Joy, s’il n’est certes pas le meilleur, légitime largement la reformation du combo écossais et devrait engendrer plus de joie que de dommage parmi les troupes de fidèles adorateurs des Jesus And Mary Chain.