BAT FOR LASHES – The Bride (2016)
De qui parle-t-on ? :
Projet solo de la musicienne et chanteuse anglaise Natasha Khan, active depuis 2006.
De quoi parle-t-on ? :
Cet album décroche un peu des habitudes pop de la belle pour se recentrer sur un folk-rock langoureux et sombre à la sensibilité à fleur de peau.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Hormis le dynamique Sunday Love, cet album douloureux tourne au ralenti.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Même dans l’émotion, Natasha Khan ne perd pas son habitude de confectionner des arpèges célestes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Difficile de toucher un large public avec ce genre d’album conceptuel et un peu personnel. Sunday Love devrait toutefois connaitre un joli succès commercial.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La voix de Natasha Khan mérite les grands espaces, la musique quant à elle, plutôt dépouillée, s’adapte plutôt bien au format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Que ceux qui recherchent le successeur des singles Laura ou Daniel dans le nouvel album de Bat For Lashes passent immédiatement leur chemin. The Bride est un voyage introspectif et triste dans l’esprit d’une jeune femme endeuillée par la perte de son conjoint dans un accident de voiture alors que celui-ci se rendait … à leur mariage. Tout est dit !
Sans que cette histoire ne soit autobiographique, Natasha Khan endosse parfaitement ce fardeau de douleurs charnelles et de profonde dépression. A l’image d’une Fever Ray ou d’une Cat Power, la voix de l’anglo-pakistanaise ne s’exprime jamais aussi bien que lorsqu’elle dépeint le malheur. Les tristes mais magnifiques I Do et In God’s House sont habités par l’aura flamboyante de la londonienne. Sunday Love, ilot enjoué au milieu de cet océan mélancolique, sera certainement le titre le plus populaire de cet opus. Les autres pièces de The Bride hésitent lumineusement à se positionner entre un folk lunaire et une pop désincarnée. Une forme d’espoir nait en fin d’album avec I Will Love Again, la jeune fille malgré le drame trouve la force de se projeter vers l’avenir.
Ce concept-album aux atours désenchantés, loin de la pop rayonnante de Fur And Gold ou de Two Suns, occupe une place à part dans la discographie de Bat For Lashes. Il correspond à une tranche de vie… et de mort, un sentiment de l’instant brillamment mis en musique par la resplendissante Natasha Khan.