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La Critique Selon Moi
2 juillet 2016

FLUME – Skin (2016)

Flume - Skin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De qui parle-t-on ? :

Projet solo du DJ australien Harley Edward Streten, actif depuis 2008.  

 

De quoi parle-t-on ? :

Musique électronique pour clubbers alternant les singles avec quelques invités de renom et une House instrumentale et hypnotique.

 

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

L’ensemble est plutôt d’un rythme intermédiaire mais cette musique propice aux remix s’incrustera sur les dancefloors.

 

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Les titres chantés ont une grande fluidité mélodique, les instrumentaux, un peu plus sombres, nécessitent une écoute plus approfondie.

 

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Never Be Like You a déjà conquis la planète, Say It ne saurait tarder à lui emboiter le pas.

 

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Musique pensée, construite et produite pour une écoute en format compressé.

 

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine

 

S'intéresser à un artiste issu de la scène électronique n'est pas toujours quelque chose de naturel pour un adepte de musique indépendante. Si cet artiste collabore de plus avec les champions des charts que sont la suédoise Tove Lo ou les britanniques d’AlunaGeorge, tout indique alors qu'il est fortement conseillé de passer son chemin.

L'écoute distraite de Skin donne toutefois l'envie d'approfondir un peu plus l'électro aventurière et torturée de l'australien Flume. Cette musique hachée aux beats syncopés, pourtant calibrée pour le passage en radio, se révèle plutôt addictive.

Le raccourci le plus facile est de trouver dans le travail de Flume quelques similarités avec la techno foutraque d'Aphex Twin. Mais balayons d'un revers de main cette envie, Harley Edward Streten n'a ni le talent, ni l'aura du fantasque Richard D. James. Le côté grand public de la musique du natif de Sydney peut aussi nous inciter à le comparer aux mastodontes de la dance  music que sont Calvin Harris ou David Guetta. Mais là encore n'exagérons pas, les nappes synthétiques de Flume sont autrement plus bandantes que celles de ces deux VRP de l’industrie du dancefloor. La comparaison la plus sensée est plutôt à trouver du côté de l'américain Son Lux. A l’instar des explorations de Ryan Lott, ce style saccadé, nerveux et hypnotique détériore avantageusement la fluidité de ces nouvelles mélodies.

Si l’on ampute cet opus des trois singles évidents - Never Be Like You, Say It et Innocence - qui chaufferont à blanc les serveurs de Spotify, Deezer et Youtube, il reste alors une bonne douzaine de titres fort intéressants. Quelques instrumentaux sortis tout droit du laboratoire de recherche de Flume, le morceau d’ouverture Helix, l’inquiétant Wall Fuck, qui n’attend plus que la voix de Kanye West pour devenir une parcelle du sombre Yeezus, ou le tonitruant Free. Un échantillon de hip-hop avec Lose It ou You Know et une orientation electropop sur Take A Chance avec Little Dragon ou Tyn Cities avec le génie américain du bricolage sonore Beck.

La frontière est bien sûr ténue et il ne faudrait pas grand-chose pour que Flume bascule définitivement du côté obscur de la dance, mais avec Skin, l’australien réalise tout de même l’exploit d’allier un immense succès populaire avec une musique de grande qualité.   

 

 

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