DAUGHTER – Not to disappear (2016)
De qui parle-t-on ? :
Trio anglais, actif depuis 2010, composé de la chanteuse et guitariste Elena Tonra et des musiciens Igor Haefeli et Remi Aguilella.
De quoi parle-t-on ? :
Entre Cold-wave mélancolique et folk crépusculaire, on ne peut s’empêcher à l’écoute de cet album de penser aux britanniques de The XX.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Musique à la lenteur assumée, une petite boite à rythme rehausse toutefois le tempo de cet ensemble.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
On est d’emblé saisi d’effroi par la noirceur et la beauté de ces dix mélodies.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Idéal pour une écoute en fond sonore, mais cette profonde mélancolie sera difficile d’accès pour le grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Ce nouvel album est plus aéré et mieux produit que le précédent If you leave, même si Igor Haefeli fait toujours « pleurer » et laisse trainer en longueur les sons de sa guitare. L’écoute en format compressé est donc acceptable.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Après le très remarqué If you leave en 2013, Daughter s’attaque au très difficile cap du deuxième album.
L’écoute studieuse de Not to disappear nous apprend très vite que les britanniques n’ont pas cassé le moule Cold-wave, ou Folk-wave, ou Neo-folk, ou …, utilisé avec brio pour la confection du premier opus. Elena Tonra et ses deux acolytes en ont simplement peaufiné les contours, ébavuré les angles trop saillants et graissé les zones d’accrochage. Le bien nommé New ways explore d’entrée l’insondable mélancolie de Daughter, Numbers et Doing the right thing, toujours dans cette ambiance désespérée, s’affichent comme les deux singles incontournables de ce nouvel album. La matière synthétique et triste alliée au timbre de voix d’Elena Tonra rappellent évidemment le travail des immenses XX, mais les londoniens trouvent aisément leur place dans ce monde froid et apocalyptique à la fluidité extraordinaire.
4AD a une nouvelle fois vu juste en dénichant ce trio ensorcelant à la noirceur assumée. Not to disappear sera la bande son de notre hiver, un hiver certes glaçant et angoissant mais suffisamment lumineux pour nous permettre de tenir jusqu’au printemps.