HALF MOON RUN – Sun leads me on (2015)
De qui parle-t-on ? :
Groupe canadien, actif depuis 2010, composé de Devon Portielje, Isaac Symondson, Conner Molander et Dylan Phillips.
De quoi parle-t-on ? :
Les canadiens s’éloignent du rock complexe inspiré par les anglais de Radiohead pour distiller une pop plus accessible et quelques folk songs mélancoliques.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Oscille entre le très lent et des morceaux dansants comme Turn your love ou Trust.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
L’instantanéité nouvelle de certains titres n’est pas suffisante pour appréhender aisément ce Sun leads me on lors des premières écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Turn your love, Trust ou Hands in the garden sont indéniablement des titres capables d’atteindre les sommets des charts. Sun leads me on contient toutefois un autre versant plus intimiste et moins accrocheur.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Trop de variations de tempos et de styles pour apprécier l’écoute de cet opus en format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Half moon run n’est définitivement pas un groupe comme les autres. Après le chef-d’œuvre Dark eyes les canadiens décident d’abandonner ce filon pavé d’or et d’explorer de nouvelles veines sonores.
Essayer d’imiter Dark eyes aurait d’ailleurs sans doute été vain tant le curseur était déjà placé beaucoup trop haut. Le combo surprend son monde en ouverture de Sun leads me on avec le très folk et très dépouillé Warmest regards, bluette un peu naïve très loin de la complexité harmonique entendue jusque là. I can’t figure out what’s going on démarre dans le même ton et l’on se dit alors que les montréalais ont définitivement basculé dans le folklore de leur voisin américain, mais très vite le tempo s’accélère, la chanson prend une tournure pop puis finit dans un rock endiablée très eighties. La référence aux années 80 ne s’arrête pas là, Consider yourself est un titre que le regretté dandy de la pop britannique, Robert Palmer, n’aurait certainement pas renié. Il faut attendre Hands in the garden et Turn your love pour retrouver une petite filiation avec le précédent exercice et l’héritage des premiers travaux des anglais de Radiohead. Non, Half moon run ne fait décidément rien dans la facilité, il alterne encore jusqu’aux dernières notes de Trust les mélodies intimistes, la pop grand public et le rock si fouillé et sophistiqué qui aura fait sa gloire.
Half moon run prouve donc avec Sun leads me on qu’il est de ces grands groupes capables de réinventer leur musique à chaque album, de réaliser plusieurs chefs-d’œuvre tout au long de leur carrière et de marquer durablement l’histoire du rock.