De qui parle-t-on ? :

Groupe américain, fondé en 1986 et dissous une première fois en 1993. Trois de ses membres d’origine, son leader naturel Frank Black, David Lovering et Joey Santiago, reforment le combo en 2004. La bassiste argentine Paz Lenchantin accompagne aujourd’hui le trio de cinquantenaires.

De quoi parle-t-on ? :

Le combo de Boston accentue un peu plus les envies pop déjà entrevues sur son précédent album, Beneath The Eyrie.   

Rythme :

-        Je me suis endormi dans mon fauteuil

-        Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-        Mes pieds se mettent à bouger

-        Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-        Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Quelques envolées rythmiques comme on les adore, mais un ensemble qui navigue plutôt dans une ambiance downtempo.

Accessibilité :

-        Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-        Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-        Mélodie agréable mais sans aspérité

-        Les refrains entrent directement dans ma tête

-        Que des hits taillés pour les stades

Les Pixies exposent au grand jour leur maitrise de la fluidité harmonique.

Audience :

-        Musique que madame me demande de réécouter

-        Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-        Madame s’en va quand je l’écoute

-        Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-        Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Cet opus est tout à fait apte à conquérir quelques nouvelles ouailles.

Qualité audiophile :

-        J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-        Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-        S’écoute impérativement en format non compressé

Le groupe gomme définitivement ses penchants bruitistes et s’attache plutôt à la légèreté de la pop et à son écoute tout terrain.

Conclusion :

-        Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-        Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-        Je l’écoute facilement mais sans émotion

-        J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)

-        Il tourne en boucle sur ma platine

Depuis leur reformation en 2004, jamais les Pixies n’ont été aussi loin de l’urgence rock… mais également aussi brillant que sur le sublime Doggerel.

Les planètes de la maturité semblent enfin s’être alignées. Les penchants pop de ce huitième opus sont aujourd’hui en parfaite adéquation avec l’âge des membres du combo de Boston. Plutôt que de distiller la fureur bruitiste, les quinquagénaires préfèrent maintenant insuffler le groove sur le rock donwtempo de Nomatterday et de Vault Of Heaven. La pression noisy s’intensifie un peu sur le bouillant Dregs Of The Wine, mais très vite la pop reprend tout l’espace sur les vaporeux Haunted House, Get Simulated ou autre, Thunder And Lightning. La seconde partie de l’album ne laisse aucune place au doute, car hormis sur le rock rugueux du single There’s A Moon On, le quatuor Américain ne s’éloigne plus trop des rivages de la pop. Avant de nous dire au revoir, Frank Black nous fait même découvrir sur le magnifique et éponyme Doggerel ses talents de crooneur.

Enlevez un g et un e et Doggerel se trouve alors à deux pas du fantastique Dogrel, première pierre à l’édifice des nouveaux princes de l’indie-rock, les Irlandais de Fontaines D.C. Une manière sans doute involontaire et lumineuse pour les Pixies de passer le témoin de leur immense légende.