WIVES – So Removed (2019)
De qui parle-t-on ? :
Quatuor américain composé de James Beach, Alex Crawford, Adam Sachs et Andrew Bailey, ce dernier étant aussi l’un des membres fondateurs du combo new-yorkais DIIV.
De quoi parle-t-on ? :
Ensemble de facture assez classique qui oscille entre garage-rock et punk-rock.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
A part quelques brulots punk-rock qui pourraient facilement permettre de danser le pogo, le rythme d’ensemble, malgré l’intensité noisy, est plutôt intermédiaire.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Groupe de scène par excellence, les WIVES n’ont pas fini de transcender les foules.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Musique qui s’adresse principalement aux amateurs de rock pur et dur.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Ensemble monocorde, certes bruitiste, qui ne perdra pas son essence dans l’étroitesse de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Autant écarter tout de suite l’ambiguïté, ce WIVES-là n’a rien à voir avec le combo californien du même nom bien connu des afficionados de punk-rock hardcore.
La confusion peut d’ailleurs être compréhensible tant l’énergie dépensée par le quatuor new-yorkais se rapproche parfois du garage-rock tourmenté des mythiques britanniques de The Fall et des non moins mythiques américains de Pixies. Le spoken-word est une tendance décidément en vogue dans le rock d’aujourd’hui, à l’instar de Grian Chatten des fantastiques Fontaines D.C. ou de Joe Talbot des furieux Idles, James Beach utilise ce mode d’expression et le tranchant de sa voix pour magnifier l’ouverture de ce premier opus, le single sulfureux et mid-tempo Waving Past Nirvana. Sur un rythme et une formulation assez similaire, les intenses The 20 Teens, Servants et Hit Me Up exhalent le parfum urbain de l’urgence rock new-yorkaise déjà explorée en d’autres temps par les Sonic Youth ou par les Strokes. Le brulot punk-rock Whatevr accélère d’un coup la cadence et fait encore monter d’un cran la température. L’album se poursuit ainsi dans une ambiance survoltée et diablement efficace et se conclue en douceur, dans la langueur de la ballade The Future Is A Drag.
Ecouté de manière distraite, So Removed peut finalement paraitre assez banal, mais pour peu que l’on se laisse prendre par la ferveur des WIVES et par l’assemblage divin de ces quelques accords, l’impression laissé par cet opus est alors tout bonnement bluffante.