PIXIES – Beneath The Eyrie (2019)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, fondé en 1986 et dissous une première fois en 1993. Trois de ses membres d’origine, son leader naturel Frank Black, David Lovering et Joey Santiago, reforment le combo en 2004. La bassiste argentine Paz Lenchantin accompagne aujourd’hui le trio de cinquantenaires.
De quoi parle-t-on ? :
Le combo de Boston semble avoir clairement fait le choix de la pop, le noisy-rock des débuts ne fait aujourd’hui que quelques rares apparitions.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
On se laisserait encore bien emporter par un petit pogo sur On Graveyard Hill et sur St Nazaire, mais l’ensemble incite au mieux à battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Les Pixies axent aujourd’hui leurs efforts sur la musicalité et sur la fluidité harmonique.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Les singles Catfish Kate et Ready For Love pourraient connaitre une belle notoriété.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Le groupe se tourne encore un peu plus vers la pop, style qui ne connait pas d’incompatibilités majeures avec la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion (5)
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Très loin de la fureur et du noisy-rock encore entrevus sur le précédent exercice, Head Carrier, les Pixies atteignent aujourd’hui le seuil de la sagesse avec la légèreté harmonique de leur septième opus studio Beneath The Eyrie, le troisième depuis la consolidation de leur reformation en 2013.
Dès l’entame du mélodique In The Arms Of Mrs Mark Of Cain, l’on soupçonne déjà que l’évolution musicale du combo de Boston a pris un virage spectaculaire en direction de la pop. Cette orientation nouvelle, encore amplifiée par l’assagissement du chant de Frank Black, est-elle alors acceptable par le fan invétéré ? Après le très classique On Graveyard Hill, les américains se roulent dans la musicalité fédératrice des tubes en puissance Catfish Kate et Ready For Love, frisent le ridicule sur la pop étrange de This Is My Fate, choisissent une construction musicale chère à Iron Maiden, la puissance en moins, sur le plus travaillé Silver Bullet et s’adonnent aux joies du pogo sur le punk-rock basique de St Nazaire. L’alternance est certes de rigueur, même si l’impression aseptique de la pop, ressentie à nouveau sur Bird Of Prey et Daniel Boone, demeure la plus forte.
Difficile de donner à brûle-pourpoint une note favorable ou défavorable à Beneath The Eyrie. Frank Black semble vouloir faire preuve d’originalité, mais égare parfois sa formation dans les méandres de la « facilité commerciale ». Une seule chose semble donc à priori certaine, si ce nouvel opus s’écoute sans déplaisir, il n’atteint malheureusement pas l’excellent niveau de son prédécesseur, Head Carrier.