De qui parle-t-on ? :

Groupe américain, actif depuis 1999, composé de Matt Berninger et de deux duos de frangins, Bryce et Aaron Dessner et Bryan et Scott Devendorf. Sur cet opus, le combo a invité de nombreuses chanteuses, dont notamment les américaines Gail Ann Dorsey et Sharon Van Etten, la française Mina Tindle, et les britanniques Lisa Hannigan et Kate Stables.

De quoi parle-t-on ? :

Dans la continuité de son rock mélodique, le groupe étoffe encore son instrumentation et partage le chant de Matt Berninger avec moult artistes féminines.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Même sans les nappes synthétiques, I Am Easy To Find contient plus de morceaux enlevés que son prédécesseur Sleep Well Beast.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Côté mélodique rien ne change chez les The National, fluidité et pureté harmonique sont toujours les deux mamelles de cette musique.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Le groupe s’est aujourd’hui forgé une certaine réputation dans l’intelligentsia médiatique et commence à répandre son aura auprès du grand public.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

La multiplicité des voix et l’instrumentation plus étoffée interdisent toutes tentatives de compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine (9)

Dans la continuité lumineuse de ses habitudes harmoniques, mais débarrassé des tentatives synthétiques de Sleep Well Beast, le combo de Cincinnati bouscule aujourd’hui ses us et coutumes vocales sur sa dernière livraison I Am Easy ToFind.

Sur la plupart des titres de ce nouvel opus Matt Berninger partage sa charge de travail avec diverses voix féminines. Celles de l’américaine Gail Ann Dorsey sur le rock tonitruant de You Had Your Soul With You, d’Eve Owen, fille de l’acteur britannique Clive Owen, sur le plus calme et somptueux Quiet Light, de la française Pauline de Lassus, alias Mina Tindle et accessoirement épouse de Bryce Dessner, sur le classique Oblivions, de la nouvelle coqueluche du rock américain Sharon Van Etten sur l’intense The Pull Of You ou encore de l’anglaise Kate Stables sur le langoureux et éponyme I Am Easy To Find. Le groupe ne se contente pas de malmener ses traditions vocales, il insuffle aussi une ampleur instrumentale étourdissante à l’ensemble de ses compositions… qu’il pondère parfois avec une ambiance quasiment christique lorsque le Brooklyn Youth Chorus distille ses incantations sur le monastique Dust Swirls In Strange Light et les deux interludes Her Father In The Pool et Underwater.

Bien que l’on ne se lasse pas de ce rock très haut de gamme, quelle astuce devait trouver le quintette de l’Ohio pour nous donner l’impression d’une sensible évolution ? Les The National apportent une réponse assez géniale sur ce déjà huitième opus en se lançant à corps perdus dans une mixité vocale insolite et rafraichissante.