DEERHUNTER – Fading frontier (2015)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif depuis 2001, axé autour de son leader Bradford Cox accompagné de Josh McKay, Moses Archuleta et Lockett Pundt.
De quoi parle-t-on ? :
Sur une base pop assez forte le groupe ajoute ça et là quelques petites touches de psychédélisme et de shoegaze.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Quelques morceaux enjoués, comme All the same ou Duplex planet, mais un rythme d’ensemble qui se balade entre le lent et le mid-tempo.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Mélodies un peu branlantes mais refrains imparables.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Musique un peu trop « spécifique » pour attirer l’oreille du grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Malgré un côté un peu foutraque, cet album très synthétique convient bien au format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Depuis leurs débuts et leur premier album Turn it up Faggot en 2005, les originaires d’Atlanta ont toujours été soutenus et encensés par les médias spécialisés dans la cause indépendante. Il faut reconnaître que le propos ait été noisy, psychédélique, post-punk, shoegaze ou tout simplement pop, Deerhunter n’a jamais montré le moindre signe de faiblesse.
All the same, version pop de ce que pourrait faire les Pavements, ouvre Fading frontier sous les meilleurs auspices. La synthpop chancelante et fragile de Living my life est ce qui se rapproche le plus d’un single. Deerhunter explore ensuite le monde de la pop et honore ses têtes pensantes avec la balade mélancolique Leather and wood, proche du travail des regrettés Sparklehorse, ou avec le surprenant Snakeskin, meilleur morceau des mythiques Happy Mondays depuis l’album Pills’n’thrills and bellyaches en 1990. Ces mélodies bancales toujours en équilibre sur le fil du rasoir oscillent entre le son pleureur cher à Kevin Shields et ses My Bloody Valentine et une dreampop ouatée et lumineuse. Fading frontier se referme avec le fabuleux Carrion, folk intimiste que les américains de Mercury Rev ne savent malheureusement plus composer.
Après le très noisy Monomania la bande à Bradford Cox nous enchante avec la pop un peu folle et grandiose de Fading frontier. Dans son désir constant d’évolution, elle s’inspire des plus grands. Pour notre plus grand plaisir, Deerhunter amalgame dans son laboratoire secret ces sonorités bien connues avec son originalité et son génie dans l’écriture.