Comment décrire un album inclassable ? Voici l’angoissante question que se pose le critique amateur qui n’a pas tous les mots pour bien exprimer son ressenti. Alors soyons factuel, analysons O Monolith, second essai des Anglais de Squid, selon nos seules impressions d’écoute.

De la saturation à gogo, des crescendos en veux-tu en voilà, de la pop, du rock, une bonne dose d’expérimentation, la tâche s’avère décidément ardue. Swing (In A Dream) est à lui seul un excellent reflet des tendances de cet opus, une entrée en matière dans la délicatesse pop, un basculement dans la sphère rock, avant qu’une coulée de lave phonique mâtinée de cuivres ne vienne emporter la fin du morceau. Le chaotique Devil’s Den, accompagné du chant tantôt suave, tantôt irascible d’Ollie Judge, suit peu ou prou le même cheminement harmonique. Les intonations sont davantage pop et un brin plus « normales » sur les plus calmes Siphon Song et Undergrowth. Sur la seconde moitié de l’album, le combo de Brighton se fend encore de quelques envolées soniques sur The Blades et sur le bouillant Green Light, mais la pression retombe de quelques crans sur le langoureux After The Flash et sur le final If You Had Seen The Bull’s…

A-t-on alors l’envie de revenir rapidement sur cet O Monolith ? La réponse est évidemment oui. A-t-on la sensation de tenir entre nos mains un nouveau chef-d’œuvre ? Là encore un grand oui. Pensons-nous enfin que les Squid confirment l’entrée fracassante réalisée avec l’énorme Bright Green Field ? Sans aucun doute.

(9)

De qui parle-t-on ? :

Groupe anglais, actif depuis 2016, composé du chanteur et batteur Ollie Judge et des musiciens Louis Borlase, Arthur Leadbetter, Laurie Nankivell et Anton Pearson.

De quoi parle-t-on ? :

Du calme plat jusqu’à la folie harmonique, le groupe baigne dans une densité mélodique impressionnante faite de pop, de rock et de free jazz.

Rythme :

-          Je me suis endormi

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je danse

Beaucoup d’intensité mais dans une construction musicale qui incite peu au mouvement.

Accessibilité :

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Il est difficile parfois de suivre le fil harmonique de ces nouvelles mélodies.

Audience :

-          J’ai du succès avec mes goûts musicaux

-          Peut-être écouté sans déranger personne

-          Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Beaucoup tourneront les talons à l’écoute de ces morceaux un brin trop déments.