De qui parle-t-on ? :

Groupe américain, actif depuis 2000, dont le seul membre encore opérationnel est le guitariste et chanteur Angus Andrew.

De quoi parle-t-on ? :

Le combo délaisse pour un temps les expérimentations et propose aujourd’hui un rock sombre, mélodieux et langoureux.  

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Angus Andrew ralentit grandement le tempo de ses nouvelles mélodies.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Une fluidité nouvelle certes, mais ces compositions sont encore très loin de l’instantanéité harmonique.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Difficile de savoir quel genre de public suivait jusque-là les Liars. Mais cet album plus accessible devrait sans problème élargir le nombre de suiveurs.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé

Ce rock mid-tempo, plutôt fluide, ne souffre pas du carcan imposé par la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine (9)

Le délirant Angus Andrew, toujours sous son alias Liars, met son rock si particulier en état d’apesanteur sur son déjà dixième opus studio, The Apple Drop.

A l’instar des divins Mercury Rev autrefois avec l’album Deserter’s Songs, le new-yorkais choisit aujourd’hui la beauté mélancolique pour magnifier son album le plus mélodieux. Dans un schéma harmonique nettement plus accessible que jadis, Angus Andrew fait planer son austérité vocale et son noisy-rock au-dessus des cimes de la langueur sur le bien nommé The Start et sur les arpèges lancinants de Slow And Turn Inward. L’expérimentation musicale prend certes un coup derrière les oreilles, mais l’américain ne peut malgré tout s’empêcher d’injecter de-ci de-là une petite bizarrerie synthétique ou un bruit venu d’on ne sait où. Les boucles répétitives de l’entêtant Sekwar instillent, à la manière du divin dandy britannique Baxter Dury, une dose de vigueur au tempo de ce nouvel exercice. Mais la noirceur rock du sublime Big Appetite, le spleen de For What The Never Was et l’angoissant Star Search plombent très vite ce notable effort d’emballement. Le rock reprend alors quelque peu ses droits sur le post-punk poisseux de My Pulse To Ponder et de Leisure War, avant qu’Angus Andrew ne sombre à nouveau dans sa folie ordinaire sur la dernière partie de l’album.

Les Liars ont enlevé pour un temps leur camisole de force et dans un éclair de lucidité effleurent de très près, avec le sombre et fabuleux The Apple Drop, le graal de la perfection harmonique.

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