De qui parle-t-on ? :

Auteure, compositrice et interprète américaine, active depuis 2007.

De quoi parle-t-on ? :

Les intonations rock de Remind Me Tomorrow ont disparu, l’américaine se complait aujourd’hui dans la lenteur et la noirceur de la folk-music.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Tempo apathique qui inspire au mieux la léthargie.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Le message un brin dépressif sera difficilement absorbé lors des premières écoutes.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Difficile de faire entendre autant d’affliction auprès du grand public.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé

Pour la voix de Sharon Van Etten qui demeure le moteur de ce nouvel opus.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion (6)

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine

Après la lumière rock du sublime Remind Me Tomorrow, Sharon Van Etten revient à l’austérité de la langueur folk sur le sombre We’ve Been Going About This All Wrong.

Le moral de la native du New-Jersey semble être en berne. Il faut dire qu’après deux ans de pandémie, l’humeur a de quoi devenir changeante. Pas de tubes du style de Comeback Kid ou de Seventeen donc sur cet opus, mais une noirceur pop qui imprègne d’emblée les arpèges du langoureux Darkness Fades. L’apathie gagne encore un peu de terrain sur la ballade folk Home To Me. Le gimmick d’entrée de l’entêtant I’ll Try redonne quelques couleurs groovy à ce sixième album. Le chant suave de l’américaine s’exprime ainsi dans la lenteur et le désarroi. Les atones Born, Come Back, Darkish et Far Away, sont à peine contrebalancés par le tempo pop un brin plus élevé d’Anything, de Headspace et de Mistakes.   

Sharon Van Etten choisit l’introspection et l’intimisme pour distiller ses envies harmoniques, mais dans cet élan de mélancolie, le morose We’ve Been Going About This All Wrong peine à rivaliser avec le brillant Remind Me Tomorrow.