De qui parle-t-on ? :

Auteur, compositeur et interprète français, actif depuis 1992, de son vrai nom Dominique Ané.

De quoi parle-t-on ? :

Chanson française master class, faite de folk mélancolique et d’electropop.  

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Les quelques moments electropop extirpent cet opus de la très grande lenteur.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Ce n’est pas toujours le cas chez Dominique A, mais la fluidité harmonique de ces nouvelles mélodies est imparable.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Même si l’album engendre globalement la mélancolie, la reprise de L’Eclaircie ou l’electropop de Les Eveillés pourraient connaitre un succès d’estime.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Les tremolos fantastiques de la voix de Dominique A ne peuvent décemment être enfermés dans le moule de la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)

-          Il tourne en boucle sur ma platine

Si le coronavirus sera sans conteste désigné comme le fléau de l’année 2020, son émergence aura aussi généré, derrière le déferlement de calamités qu’il a engendré, quelques bonnes intentions. Celle, par exemple, qui a incité le grand Dominique A à sortir de sa réserve pour la réalisation de l’imprévu et mélancolique Vie Etrange.

L’ambiance générale de cette chronique musicale inspirée de l'interminable confinement printanier colle évidemment parfaitement à la morosité du moment. Le chant grave et empli de spleen du francilien illumine d’emblée le triste Papiers Froissés. L’entrain electropop de A La Même Place réchauffe provisoirement l’atmosphère, mais l’air glacial du sombre Vie Etrange nous replonge illico dans les tréfonds de la langueur. Le natif de Provins, hormis lorsqu’il invoque le dancefloor sur le bouillant Les Eveillés, cale ensuite son tempo sur le curseur de la lenteur. Dominique Ané effleure alors la grâce sur les sublimes Les Wagons De Porcelaine et Sols D’Automne et, en hommage au rennais Philippe Pascal malheureusement décédé l'an dernier, sanctifie l’un des standards des regrettés Marc Seberg, le divin L’Eclaircie.  

Dans cette époque apocalyptique la voix si singulière et les mots sensibles de Dominique A rayonnent une nouvelle fois de mille feux. Le très beau Vie Etrange est le petit phare de chanson française qui irradie aujourd’hui la noirceur de ce monde.