De qui parle-t-on ? :

Duo américain, actif depuis 2013, composé du producteur EL-P, de son vrai nom Jaime Meline, et du rappeur Killer Mike, de son vrai nom Michael Render.

De quoi parle-t-on ? :

Toujours ce rap hardcore, violent et musclé, qui prend sa source dans le creuset du gangsta rap.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Un rythme très enlevé parfois, mais une ambiance angoissante qui incite tout juste à battre la mesure.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

On prend ce flow caverneux en pleine gueule et il faut quelques écoutes pour l’apprécier à sa juste valeur.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Rap old school très loin de l’aseptisation imposée par les Jay Z, Kanye West et autres Eminem.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Le Hip-hop et ses dérivés sont les maitres étalons de la musique compressée.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en  boucle sur ma platine

C’est un sacré cadeau de Noël que nous offrent les membres de Run The Jewels. Ce qui était annoncé comme l’un des événements du début d’année 2017, le troisième volet éponyme de leur discographie, est tombé par surprise dans les bacs ce 25 décembre trois semaines avant la date de sortie officielle initialement prévue…

Il faut dire que ce hip-hop furieux et incandescent devait bruler les mains d’EL-P et de Killer Mike depuis un petit moment déjà. Le premier single Talk To Me avait confirmé la tendance, la puissance et l’intensité du volume deux seraient encore de la partie. Les brulots vindicatifs 2100 et Legend Has It, sortis en éclaireur,avaient d’ailleurs rapidement entériné cette théorie du chaos. Le duo américain confronte une nouvelle fois ses beats hardcore à sa rhétorique old school et à son flow sans concessions. Cela donne les terribles et intransigeants Call Ticketron, Don’t Get Captured et Panther Like A Panther. Tunde Adebimpe, leader des immenses TV On The Radio, et le rappeur Danny Brown viennent faire une petite pige respectivement sur Thievest et Hey Kids, deux titres au climat délétère et à l’odeur de soufre. Ce dernier élément du triptyque ballade ainsi sans relâche son humeur ombrageuse et son hip-hop apocalyptique jusqu’aux dernières notes de l’angoissant Kill Your Masters.    

Run The Jewels donne un sérieux coup de canif dans l’écrin clinquant qui orne aujourd’hui le rap américain, sa musique trace un sillon alternatif et sombre qui nous ramène à la genèse de ce style, le hip-hop hardcore des Public Enemy ou des N.W.A.