FKA TWIGS – Magdalene (2019)
De qui parle-t-on ? :
Auteure, compositrice et interprète anglaise, active depuis 2012, de son vrai nom Tahliah Debrett Barnett.
De quoi parle-t-on ? :
Clair-obscur synthétique qui oscille entre les ténèbres du trip-hop et la lumière du R’n’B.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Les boucles synthétiques réhaussent un peu le rythme de cet ensemble assez lent.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Le chant de FKA Twigs est très mélodique, mais le fond sonore qui l’accompagne, souvent sombre, s’apprécie après plusieurs écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Les singles Sad Day et Holy Terrain connaitront certainement un grand succès public, le reste de l’album, plus austère, aura en revanche plus de mal à se faire entendre.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Cette voix extraordinaire ne peut être enfermée dans le carcan de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine (9)
Sur la Une des Inrocks de cette semaine, le magazine se demande si l’anglaise FKA Twigs ne serait pas en train de devenir la nouvelle Björk. La question se pose effectivement tant sur son second opus, Magdalene, la britannique impose, à l’instar de la nymphe islandaise, la profondeur et la puissance de sa voix.
Sur un fond synthétique torturé, la diva urbaine rend un hommage mystique à Marie-Madeleine, fervente disciple (et un peu plus selon certains) de Jésus et icône incontournable de la chrétienté. Le visage un peu cabossé de Tahliah Debrett Barnett sur la pochette de l’album figure à merveille le tourment musical liturgique infligé au sombre et splendide Thousand Eyes. Le bristolien Tricky, légende des années 90, ne renierait pas le trip-hop malsain déversé sur la ballade Home With You. Le mode R’n’B est activé sur le langoureux et fédérateur Sad Day et surtout sur l’énorme single Holy Terrain, interprété en duo avec le rappeur américain Future. Le point d’orgue christique est atteint sur le fervent et bien nommé Mary Magdalene. Le chant extraterrestre de FKA Twigs rayonne encore de mille feux sur l’hypnotique Fallen Alien. L’album se ponctue dans la beauté et l’extrême lenteur de la triplette Mirrored Heart, Daybed et Cellophane.
Deuxième essai et second coup de maitre pour la britannique FKA Twigs. Après un LP1 déjà entré dans la légende, Magdalene confirme le talent hors normes de la sorcière du comté de Gloucester.