Les Américains de The National offrent un retour sans surprise avec les notes célestes et identifiables entre mille de leur nouvelle livraison, First Two Pages Of Frankenstein.

Associer la voix chaude et cocoonante de Matt Berninger à celle de la bankable Taylor Swift était sur le papier une idée qui sonnait assez mal. Le résultat, The Alcott, une bluette mélancolique non dénuée de charme mais pas non plus d’un très grand intérêt. Dans le même style, le spleen partagé avec le prince de Détroit, Sufjan Stevens, sur l’initial Once Upon A Poolside rend un plus bel effet. Le combo de Cincinnati réserve décidément les ambiances folks à ses invités, avec la californienne Phoebe Bridgers encore sur les ballades This Isn’t Helping et Your Mind Is Not Your Friend, et garde pour lui la maîtrise de l’entrain. La pop sublime d’Eucalyptus et de New-Order T-Shirt, ou plus enlevée de Tropic Morning News et de Grease In Your Hair emballe ainsi sans l’aide de personne le tempo de ce neuvième opus.

L’éclectique First Two Pages Of Frankenstein n’est certes pas le meilleur album des The National, mais le niveau du quintette est souvent si haut, que même un essai moins abouti demeure toujours une belle réussite.

(7,5)

De qui parle-t-on ? :

Groupe américain, actif depuis 1999, composé de Matt Berninger et de deux duos de frangins, Bryce et Aaron Dessner et Bryan et Scott Devendorf.

De quoi parle-t-on ? :

Dans son style pop-rock angélique si particulier, le combo américain alterne la lenteur folk avec la lumière de la pop.  

Rythme :

-          Je me suis endormi

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je danse

A part sur les envolées rythmiques de deux ou trois morceaux, le tempo d’ensemble de cet opus demeure assez lent.

Accessibilité :

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Une fois encore, aucune fausse note dans le déroulé harmonique des Américains.

Audience :

-          J’ai du succès avec mes goûts musicaux

-          Peut-être écouté sans déranger personne

-          Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Que dire une nouvelle fois, que la beauté harmonique est sublime, mais que le grand public ne répondra vraisemblablement pas présent.