De qui parle-t-on ? :

Duo anglais, actif depuis 2007, composé de Jason Williamson et d’Andrew Fearn.

De quoi parle-t-on ? :

Rien ne change vraiment dans le monde des Sleaford Mods, les boucles répétitives martelées à l’envie sont toujours la marque de fabrique du duo. 

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Le groove transpire de l’effet répétitif des percussions.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Le flow vindicatif et intense de Jason Williamson nécessite un peu d’attention.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Trop basique, trop punk et trop vindicatif pour espérer appâter le grand public.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé

Le chant puissant de Jason Williamson dynamite à lui seul les barrières de la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7,5)

-          Il tourne en boucle sur ma platine

A l’instar des tourments harmoniques déjà éparpillés sur les précédents opus, le punk-rock apocalyptique tout en percussion des Sleaford Mods gambade à nouveau dans la fournaise dantesque de l’incisif UK Grim.

La signature musicale du duo est encore une fois limpide, le spoken word incendiaire de Jason Williamson se confronte toujours au martèlement infernal des boucles synthétiques. Le combo de Nottingham assaille l’espace sonore avec le gimmick guerrier de l’éponyme UK Grim. Une petite touche de hip-hop old school vient ensuite titiller les notes de Diwhy. Le groove fiévreux du single Force 10 From Navarone, en présence de Florence Shaw impressionnante chanteuse des Dry Cleaning, instille une furieuse envie de danser. La puissance punk-rock foudroie alors le brûlant Tilldipper et plus loin le tonitruant Pit 2 Pit. D’une oreille distraite, ces mélodies aux arpèges répétitifs semblent parfois n’en faire qu’une. Mais ces harmonies simplistes proposent aussi quelques sensibles variations, sur la langueur de Smash Each Other Up, sur la pop métronomique de Don, sur le post-punk d’Apart From You, ou encore sur l’electropop de Rhythms Of Class.

Certains trouveront que ce minimalisme assumé par les Sleaford Mods commence à suffire, mais d’autres se délecteront une fois encore de cet electro-rock torride. UK Grim est le style d’album épidermique que l’auditeur déteste ou adore, mais qui finalement, et c’est là sa force, ne laisse pas indifférent.