De qui parle-t-on ? :

Collectif suisse, actif depuis 2006, centré autour de son fondateur Vincent Bertholet, aujourd’hui composé d’une douzaine de membres, dont notamment les chanteuses et musiciennes Liz Moscarola et Aby Vulliamy.

De quoi parle-t-on ? :

Dans une orgie instrumentale toujours impressionnante, le collectif aborde principalement les tendances rock du post-punk et du krautrock.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Le collectif helvète ne lève jamais réellement le pied de l’accélérateur.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Les mélodies sont certes plus avenantes, mais la débauche harmonique nécessite toujours une écoute sur la durée.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

L’originalité, alliée à un style musical plutôt ancré dans les années 80, ne devrait malheureusement pas sortir du champ de la confidentialité.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé 

Le foisonnement harmonique du collectif suisse ne rentre pas dans le cadre restreint imposé par la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine (9)

Avec We’re Ok. But We’re Lost Anyway, le collectif suisse Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp confirme sa propension pour le crossover de la musique classique, du free jazz et du rock.

Depuis le fabuleux Rotorotor sorti en 2014, le combo genevois ne cesse, par l’entremise de son aisance harmonique et de sa diversité, d’impressionner le microcosme musical. Dans l’ambiance sombre de Be Patient, Vincent Bertholet et sa douzaine d’acolytes musiciens et chanteurs ancrent d’emblée leur travail dans la sphère temporelle seventies du krautrock. La voix de la fidèle Liz Moscarola enchante ensuite les boucles tropicales de l’endiablé Empty Skies. Les mots désœuvrés de la britannique Aby Vulliamy se fondent parfaitement dans le post-punk dantesque du single So Many Things (To Feel Guilty About). Dans une farandole féérique de cuivres, de cordes et de percussions, les notes s’assemblent, s’amalgament, et produisent une essence musicale prodigieuse. Cet ensemble finalement assez court rayonne encore dans le constat aberrant de Flux, l’orgie pop de Beginning et dans la retombée finale du sublime Silent.

Malgré les harmonies divines proposées jusqu’ici par Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, il semblerait que le big band helvète ne cesse de progresser et que le fantastique We’re Ok. But We’re Lost Anyway soit aujourd’hui sa plus belle réussite.

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