Cette funeste année 2020 nous offre son dernier cadeau empoisonné, beaucoup d’entre nous n’aurons vraisemblablement pas l’occasion de se réunir pour dignement user et abuser des fêtes de Noël. Si la crise de foi et la gueule de bois risquent de se faire en solo, n’oublions tout de même pas de combler nos proches. Voici donc quelques bonnes idées cadeaux pour enchanter les oreilles musicales les plus intransigeantes.

SUPERGRASS – Live On Other Planets (2020)

Les britanniques de Supergrass offrent à leurs fans (moyennant tout de même quelques deniers) l’enregistrement de leur tournée de reformation effectuée en 2020.

Si Live On Other Planets ne présente pas de grande nouveauté, nous sommes malgré tout heureux d’enfin retrouver le quatuor d’Oxford et de constater qu’il n’a rien perdu de son énergie et de son aisance scénique. Présenté en version deux vinyles ou trois CD, ce live est une bonne remise en selle pour Gaz Coombes et ses trois camarades de jeu.

SIGUR ROS – Odin’s Raven Magic (2020)

Les légendaires lutins islandais de Sigur Rós rendent hommage au dieu Odin sur le sublime Odin’s Raven Magic.

Les harmonies vaporeuses et célestes du combo de Reykjavik ont toujours flirté avec la frontière de la musique classique. Le pas est aujourd’hui franchi avec cette ode consacrée au dieu des dieux de la mythologie nordique, Odin. Cette œuvre symphonique directement extraite des glaciers et des volcans islandais, enregistrée en France avec leurs compatriotes Hilmar Örn Himarsson et Steindór Andersen, est tout simplement prodigieuse.

THE WAR ON DRUGS – Live Drugs (2020)

L’enregistrement en public Live Drugs met en exergue la puissance musicale des américains de The War On Drugs qui oscille entre pop lumineuse et rock atmosphérique.

Adam Granduciel avait décidément un nom bien prédestiné, sa voix extraordinaire et les harmonies fabuleuses qui l’accompagnent, donnent parfois la belle impression d’être transporté sur la scène avec Bruce Springsteen ou avec les Dire Straits. Les solos de guitare, le piano, les cuivres, l’harmonica, tout ici prend une ampleur sonore incroyable et rend cet album totalement indispensable.

THE KILLS – Little Bastards (2020)

Après deux décennies de carrière, les américains de The Kills compilent sur Little Bastards quelques chutes de leurs albums studios officiels déclinées en faces B, reprise et versions démos.

L’exercice est certes assez classique et souvent inutile, mais offre parfois quelques moments de grâce. La voix féline d’Alison Mosshart sur la reprise de I Put A Spell On You ou le rock à l’état brut de l’inédit Raise Me en font indéniablement partie.

BELLE & SEBASTIAN – What To Look For In Summer (2020)

Les écossais de Belle And Sebastian passent leur pop fabuleuse au révélateur de l’album live sur What To Look For In Summer.

Pas de surprise, si l’exercice restitue souvent assez mal l’ambiance réelle des concerts, Stuart Murdoch et ses acolytes dynamitent à merveille leurs accords si précieux. Cet album donne une furieuse envie d’assister à une prestation live du combo de Glasgow et de vivre l’incroyable expérience scénique proposée lors de l’interprétation de The Boy With The Arab Strap...

GRANDADDY – The Software Slump On A Wooden Piano (2020)

Pour dignement fêter le vingtième anniversaire de The Software Slump, le chef-d’œuvre des américains de Grandaddy, Jason Lytle a eu la bonne idée, en cette année de pandémie, de réinterpréter cet ensemble avec son seul piano.

Cette version épurée rappelle à quel point la puissance mélodique de cet album est grande et confirme dans cette atmosphère intimiste que le chant du natif de Modesto est extraordinaire. Les fans ne doivent pas hésiter à se jeter sur ce sublime The Software Slump On A Wooden Piano.

THE DIVINE COMEDY – Venus, Cupid, Folly & Time (2020)

Enfin, si la crise économique a épargné vos économies, n’hésitez pas alors à investir quelques euros dans l’intégral des trente ans de carrière du dandy britannique de la pop, Neil Hannon, alias The Divine Comedy.

Présenté dans un coffret digne de la pop classieuse de notre bonhomme, Venus, Cupid, Folly & Time compile ses douze albums studio. Mais l’irlandais ne se contente pas d’empiler les versions originales, chacun de ces opus est agrémenté d’un disque de raretés et de faces B, parfois inédites, et d’un livret de photos. L’objet, certes onéreux, est indispensable pour le fan invétéré de la pop de Neil Hannon.