Avant que toute idée de musique électronique n’ait un jour germé dans un quelconque esprit, un mouvement venu d’Allemagne à la fin des années 60 allait poser les bases du synthétisme psychédélique et minimaliste, le Krautrock. Cette expression artistique nouvelle était notamment emmenée par les sonorités étranges et avant-gardistes des combos de Berlin, Ash Ra Tempel et Tangerine Dream, de Cologne, Can, et de Düsseldorf, Neu! et Kraftwerk.

Avec la disparition cette semaine de Florian Schneider, malheureusement fauché dans sa soixante-treizième année, c’est sur ce dernier groupe que se porte aujourd’hui notre intérêt.  

Fondé en 1970, à l’initiative de Ralf Hütter et donc de Florian Schneider, le combo de Düsseldorf imposa très vite sa vision simpliste et industrielle des accords électroniques. Après trois premiers opus plutôt confidentiels, Kraftwerk entrait dans la légende en 1974 avec le sublime et entêtant Autobahn.

S’ensuivront alors une floppée de chefs-d’œuvre, les albums Radio-Activity, Trans-Europe Express, The Man-Machine, Computer World, et même Electric Café pourtant aujourd’hui encore fort décrié. Ces pionniers de la boite à rythmes allaient marquer les esprits de toute une génération et surtout inspirer tous les mouvements synthétiques qui fleurirent à partir de la fin des années 70, la vague new-wave de Depeche Mode et consorts, la techno hardcore des années 90 ou même la french touch emmenée par la star planétaire du genre, le duo Daft Punk.  

Le quatuor, toujours officiellement en activité, ne donne aujourd’hui plus beaucoup de ses nouvelles. Le dernier opus de Ralf Hütter et de ses nouveaux compagnons, Tour De France Soundtracks, remonte à 2003 et n’a clairement pas marqué les esprits…

Florian Schneider, souhaitant prendre une retraite certes fort méritée, avait quitté le navire en 2008. Ce musicien hors pair, expert en synthétiseurs et père du célèbre vocoder, laisse aujourd’hui un vide immense et une empreinte de géant sur l’histoire de la musique électronique.

L’allemand tire maintenant sa révérence et rejoint le paradis de l’art synthétique, un paradis très germanique où la mise en musique des sons industriels est une douce mélodie qui ne s’arrête jamais… Musique Non Stop.