De qui parle-t-on ? :

Auteure, compositrice et interprète islandaise, de son vrai nom Bjork Gudmundsdottir, active depuis ses onze ans en 1977, en solo ou dans divers groupes comme KUKL ou les Sugarcubes.

De quoi parle-t-on ? :

Ovni musical totalement inclassable, à rapprocher de l’art lyrique et de la musique classique.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Tout se fait à nouveau dans la langueur, avec de temps à autre l’utilisation de percussions pour rehausser légèrement le tempo.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Ensemble qu’il faut appréhender comme une œuvre classique, dont la symphonie ne se dévoile qu’à longueurs d’écoutes. 

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Ce format musical inhabituel et mystique pourra rebuter les fidèles occasionnels de la belle islandaise.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Les voix exceptionnelles, à l’instar de celle de Bjork, ne peuvent se satisfaire de l’étroitesse de la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en boucle sur ma platine

La première impression que procure l’écoute d’Utopia est que Bjork évolue toujours dans un monde à part, une autre galaxie assez éloignée des canons habituels de la musique d’aujourd’hui.

A l’image d’un conte musical du compositeur ukrainien Serguei Prokofiev, Utopia est une ballade champêtre sur les terres volcaniques de la belle ile d’Islande. Souvent à la limite de la musique classique, ces nouvelles mélodies forment une sorte de concept album au propos plutôt abstrait, mais à l’essence harmonique extrêmement puissante. Comme de coutume depuis l’album Vespertine, Bjork se complait à nouveau dans la douceur et dans la lenteur. Inutile ici de mettre en avant tel ou tel morceau, Utopia est une ode symphonique et mystique, un écrin fantasmagorique pour la voix divine de la native de Reykjavik.   

Il faut donc maintenant s’y habituer, l’on n’appréhende plus un disque de Bjork comme un simple enchainement de chansons pop, mais plutôt comme une œuvre ésotérique et paradisiaque intelligible seulement par ceux qui ne craignent pas de plonger dans cette source mélancolique de magie nordique.