PIXIES – Head Carrier (2016)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, fondé en 1986 et dissous une première fois en 1993. Trois de ses membres d’origine, son leader naturel Frank Black, David Lovering et Joey Santiago, reforment le combo en 2004. La bassiste argentine Paz Lenchantin accompagne aujourd’hui le trio de cinquantenaires.
De quoi parle-t-on ? :
Toujours cette ambivalence entre pop et shoegazing noisy, le groupe n’a pas fondamentalement fait évoluer son style musical.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Si les Pixies laissent toujours « pleurer » leurs guitares, la sagesse leur commande de ralentir un peu le rythme…
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Avec l’âge les Pixies ont amélioré la fluidité de leurs morceaux.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Quelques singles remarquables comme Classic Masher ou Talent, mais encore quelques passages noisy qui ne seront pas du gout de tout le monde.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Le bonheur de retrouver un grand album des Pixies ne peut se concevoir qu’en toute décompression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
L’histoire d’amour fusionnelle que nous entretenons depuis de nombreuses années avec les Pixies - auteurs pour l’éternité de l’un des plus grands albums de rock de tous les temps, Doolittle - nous aura fait avaler bien des couleuvres lorsque le passable Indie Cindy nous fut offert en guise de grand retour durant l’année 2014.
L’immense joie de retrouver le quatuor de nos rêves sur ce nouvel opus était donc rapidement refroidie par la crainte de devoir encore se satisfaire d’un album médiocre. Fallait-il se faire à l’idée que ce groupe représentait une époque révolue et qu’il ne serait maintenant plus que l’ombre de lui-même ?
Head Carrier chasse très vite ces idées noires et repositionne les originaires de Boston au sommet de la scène rock. Des hurlements de Frank Black sur le brulot Um Chagga Lagga (certes un peu poussifs lorsqu’on les compare à ceux limpides d’un Debaser), en passant par la pop enjouée du single Talent (et dieu sait s’ils en ont !!!), la ballade finale All The Saints, le noisy-rock de Baal’s Back ou les standards scéniques que le public s’empressera de reprendre en cœur, Classic Masher et Bel Esprit, tout ici est fait pour rassurer les inconditionnels. Head Carrier installe rapidement son auditoire dans une zone de confort établie et le transporte dans ces années 90 qui ont construit la légende du combo américain. Ces douze titres sont des perles qui font de cet opus le véritable successeur du mythique Trompe Le Monde.
Head Carrier n’est peut-être pas tout à fait un chef-d’œuvre, mais il est au minimum cet album des Pixies que nous n’osions plus espérer…