De qui parle-t-on ? :

Groupe écossais, actif depuis 1990, mené par Francis Healy, accompagné de Neil Primrose, Andrew Dunlop et Douglas Payne.

De quoi parle-t-on ? :

Rien ne change chez Travis, le groupe réédite à l’infini son rock raffiné et court toujours après le succès commercial de The Invisible Band.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Sur Magnificent time, Travis souhaite clairement nous faire danser, mais à part le petit brulot rock Radio song rien d’autre ne nous fera vraiment bouger. 

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Cet album est une succession de singles aux refrains très accrocheurs.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

S’il ne comblera vraisemblablement pas les fans de la première heure, Everything at once a quelques arguments pour accrocher le grand public.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

Pop-rock convenue et aseptisée bien adaptée au format compressé.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-          Il tourne en  boucle sur ma platine

Trois ans après le trop fade Where you stand, Travis tente de se racheter une conduite et un succès grand public avec Everything at once.

Avant d’aborder la qualité musicale de ce nouvel album, il faut tout de même dire deux trois mots sur les clips tartignoles qui accompagnent les trois premiers singles de ce nouvel opus, 3 Miles high, Magnificent time et Everything at once. Les Travis semblent totalement fauchés, ces petits films à trois francs six sous faits de bric et de broc, qui font passer les scopitones des années 60 pour des blockbusters, sont kitschissimes, le pompon du ridicule revenant à celui de 3 Miles high où l’on voit les membres du groupe portés sur des chaises sanglées sur des gars beaucoup plus costauds qu’eux. Deuxième constatation, les originaires de Glasgow ont beaucoup vieilli, le look d’antique baroudeur de Francis Healy avec cette barbe blanche mal entretenue le transforme en ancêtre du rock...

Côté musique, qu’en est-il donc de cet Everything at once? Il semble malheureusement que rien n’ait vraiment changé. Les écossais alternent le pathétique avec les sirupeux Magnificent time et Everything at once, qui feront certainement pencher la balance commerciale du bon côté, le moyen avec les très convenus What will come et Animals et le plutôt bon avec le coriace Radio song, la ballade All of the places ou  le duo avec Josephine Oniyama, Idlewild. L’écoute est comme d’habitude tout à fait agréable, mais l’on a toujours la sombre impression que le groupe tourne en rond, qu’il fait le job mais que la passion originelle s’est éteinte. Ce manque d’envie se ressent assez vite et plonge l’auditeur dans l’ennui le plus profond.

Comme souvent avec les albums de Travis, Everything at once n’est pas une mauvaise production, il procure simplement la désagréable sensation que le quatuor a jeté l’éponge et qu’il a rayé de son vocabulaire les mots originalité et évolution.